31% des fumeurs sont des hommes et 2,3 % des femmes, alors que le tabagisme chez les élèves âgés entre 13 et 15 ans atteint jusqu'à 10% chez les garçons et 7 % chez les filles. C'est ce qu'a affirmé le ministre de la Santé, Houcine El Ouardi qui s'exprimait lors d'une journée d'étude sur le tabagisme, organisée mercredi 28 janvier 2016 à la Chambre des représentants. D'après la même source, le tabagisme est responsable de 8% du niveau de la mortalité générale au Maroc, dont 75 % de décès dus au cancer du poumon et 10% à des maladies respiratoires. En effet, selon les prévisions, cette épidémie mondiale et un vrai danger pour la santé pourrait causer le décès de huit millions de personnes d'ici 2030, dont plus 80 % sont issues de pays à faible revenu et à revenu intermédiaire, si aucune mesure n'est prise pour réduire ses risques.
Afin de faire face à ce fléau, le ministre a rappelé l'initiative d'intégrer la lutte contre le tabagisme dans le Plan national de prévention et de contrôle du cancer, élaboré dans le cadre d'un partenariat entre le ministère de la Santé et la Fondation Lalla Salma-Prévention et traitement des cancers. Ce plan prévoit 78 mesures de gestion, dont 8 dédiées à la lutte contre le tabagisme. Il est question de l'organisation d'études épidémiologiques pour surveiller et suivre la propagation de ce phénomène chez les jeunes scolarisés, les étudiants, les enseignants et les administrateurs, le renforcement des activités de sensibilisation sur les dangers du tabagisme au sein des hôpitaux et des centres de santé, outre le soutien des fumeurs désirant cesser de fumer et le renforcement du cadre juridique de la lutte contre le tabagisme. Pour rappel, le Maroc est le premier pays à avoir élaboré une loi contre le tabagisme au niveau régional en avril 1991, entrée en vigueur le 3 février 1996. Ce texte porte sur l'interdiction de fumer dans certains lieux publics et de faire de la propagande ou de la publicité en faveur du tabac. Toutefois, aucun décret d'application de cette loi n'a été promulgué depuis.