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Marché de l'occasion automobile: Les raisons d'un boom
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 05 - 01 - 2016

Voilà un secteur dont on parle rarement, mais qui est pourtant entrain de connaître une mue sans précédent dans nos contrées. Il s'agit du marché de l'occasion automobile qui, en termes de volumes de ventes, pèse aujourd'hui trois fois plus que le marché du neuf. Il faut dire que chaque année, ce ne sont pas moins de 410.000 véhicules qui opèrent la mutation de leur carte grise, selon un taux de croissance exponentiel qui se situerait aux alentours de 20% par an. Depuis deux années environ, le secteur est entrain de littéralement changer.
Les ventes automobiles du neuf ont été marquées par un certain repli dû à un pouvoir d'achat des ménages plutôt malmené. Ce manque à gagner a été immédiatement récupéré sur le marché de l'occasion. En cause également, la TVA qui n'avait pas manqué de restructurer son assiette fiscale en 2013 pour ne concerner désormais plus que 20% prélevés sur le seul bénéfice tiré de la vente de véhicules d'occasion et non sur la totalité du prix. Une manne qui, si elle échappe désormais à l'Etat, a encouragé de nombreux concessionnaires et importateurs des marques automobiles à s'y lancer. Enfin, l'arrivée au Maroc du système de cotation proposé par l'Argus a également réussi à littéralement «institutionnaliser» un secteur qui était jusqu'alors en proie à l'informel, poussant les compagnies de location longue durée (LLD) à proposer à la revente leur parc de véhicules usagés, sous de nouvelles conditions et perspectives. Voici un tour d'horizon sur ce secteur en plein boom :
Un parc de l'occase plus avenant
Depuis quelques années, l'Etat fait la guerre aux épaves roulantes. En témoignent les mesures prises pour pousser par exemple les vieux taxis à la casse, mais aussi pour renforcer la qualité du contrôle technique lors de la revente d'un véhicule d'occasion. De fait, «les acheteurs ont davantage confiance lorsqu'ils s'approvisionnent au sein du marché de l'occasion car ils sont sûrs que le véhicule qu'ils vont se procurer sera passé au peigne fin par les services du contrôle technique pour s'assurer qu'il n'est pas accidenté ou trafiqué. Cela n'était pas le cas il y'a quelques années où régnait un certain désordre en la matière. De plus, la qualité du parc automobile disponible en occasion a beaucoup évolué et les véhicules proposés sont en meilleur état comparé à il y a une dizaine d'années», apprend-on auprès d'un revendeur.

Pour les intermédiaires, le glas des marges hallucinantes a sonné…
«Il y a 10 ans, les marges étaient clairement plus importantes sur chaque véhicule vendu, alors qu'aujourd'hui, la donne est en train de changer», nous explique un intermédiaire.
Et d'ajouter que dorénavant, «il faut se payer sur la quantité et proposer 3 ou 4 voitures à vendre pour pouvoir dégager un vrai bénéfice, alors qu'il y a quelques années, on arrivait à gagner une marge importante sur un seul véhicule». La voiture au Maroc, en se démocratisant et en se popularisant, semble avoir perdu de sa superbe d'il y a 10 ans. Elle n'est plus perçue comme un attirail de luxe, mais commence à acquérir un aspect fonctionnel. Elle est davantage achetée dans un but utilitaire, de moins en moins pour l'image qu'elle renvoie de soi. Ce qui profite à la fois aux véhicules neufs bon marché et au marché de l'occasion.

Quand Internet fait de l'ombre…
Les sites destinés à la vente de voitures d'occasion pullulent désormais sur le Web. Pour les intermédiaires, comme pour les professionnels de l'occasion, Internet demeure une lame à double tranchant : d'une part, les sites de ventes sur Internet de voitures d'occasion représentent un terreau fertile qui leur permet d'écouler leurs véhicules et d'en acheter d'autres. D'autre part, ces mêmes sites sont également ouverts aux particuliers qui bradent souvent les prix et ainsi impactent rudement les marges. De plus, les transactions se font de plus en plus de particuliers à particuliers, ce qui limite le passage par les revendeurs et les intermédiaires et donc réduit le chiffre d'affaires généré par ces derniers.
Voitures de moins d'un an : une véritable quête du Saint Graal !
Pour les professionnels, revendeurs et intermédiaires de l'occase, ce sont les véhicules de moins d'un an qui restent les plus recherchés, mais aussi les plus difficiles à trouver. «C'est normal», nous explique-t-on auprès de Smeia, l'importateur de la marque BMW et Mini, et qui a ouvert en 2015 au sein de son flagship un showroom entièrement dédié à l'occasion. «Les gens n'achètent pas un véhicule pour le revendre quelque temps après, mais préfèrent le garder suffisamment pour l'amortir et ainsi ne pas y perdre en moins-value», ne manque-t-on pas de rappeler chez Smeia. Il faut dire que généralement un véhicule neuf, en fonction de sa marque et de sa motorisation (essence ou diesel), peut perdre jusqu'à 30% de sa valeur une fois les premiers 10.000 km franchis.
Ce sont les voitures de plus de 5 ans qui sont les plus écoulées
La grande catégorie la plus vendue concerne les véhicules de plus de cinq ans. Ceux-ci représentent environ 75% du marché de l'occasion et près de 60% du total des transactions opérées dans l'automobile au Maroc, qu'elles soient opérées dans le neuf ou dans l'occasion. «Si cette catégorie reste la plus disponible sur le marché de l'occasion, c'est aussi parce que cinq ans représente la période moyenne à laquelle les entreprises se réfèrent pour changer leur parc automobile. Ce qui fait qu'ils inondent le marché de l'occasion d'offres en véhicules entrant dans cette catégorie d'âge», nous indique-t-on chez la compagnie de LLD, Arval Maroc.
Les grosses cylindrées essence, ces mal-aimées de la revente…
«Il n'y a pratiquement plus aucune marge de bénéfice à se faire sur les grosses cylindrées essence», nous apprennent plusieurs intermédiaires interrogés au niveau du souk de l'occasion de Sbata, à Casablanca. Il faut dire que malgré le retour du prix de l'essence à une tarification plus clémente, la décompensation sur le carburant a rendu les clients entièrement réfractaires à l'acquisition de grosses voitures roulant avec ce même carburant.
Ces dernières sont devenues tout simplement invendables. De plus, l'explosion des prix de la vignette en plus de l'assurance font que ces voitures se vendent aujourd'hui à des prix dérisoires. Elles ont décoté d'au moins 80% de leur valeur en neuf. Seules quelques petites citadines essence japonaises, italiennes, françaises et allemandes, très économiques, trouvent encore une clientèle (féminine souvent).
Voitures d'occasion immatriculées à l'étranger ? Du «Oui-da» au «Que nenni» !
Face à la baisse générale des prix sur le marché de l'occasion au Maroc, et avec l'amélioration de la qualité du parc automobile au Maroc, les clients semblent peu à peu se désintéresser des voitures étrangères. Au Souk de l'occasion à Sbata, on peut certes croiser ça et là quelques grosses berlines allemandes de luxe immatriculées en Italie ou en Allemagne, mais leurs clients restent rares. «Aujourd'hui, nos voitures locales proposées en occasion n'ont plus rien à envier aux voitures qui viennent d'Europe. Elles ont les mêmes options et la même qualité et sont parfois mieux adaptées au climat national. De toute façon, l'explosion des prix à payer pour les dédouaner dissuade plus d'un à s'y lancer», explique un acheteur, au moment de conclure son acquisition d'une Alfa Roméo immatriculée à Rabat. Aujourd'hui, les voitures étrangères trouvent leurs clients un peu plus au Sud, en Mauritanie. Le Maroc n'est plus, comme il y a quelques années, un débouché pour les voitures d'occasion qui viennent d'Europe, mais devient peu à peu une terre de transit pour celles-ci.

Concessionnaires et revendeurs bondissent sur le créneau
Le marché de l'occasion est devenu tendance chez beaucoup de concessionnaires et d'importateurs au Maroc. Face au recul actuel des ventes du neuf, ce marché devient presque une alternative.
Il faut dire que jusqu'ici, le système fiscal au Maroc n'était pas des plus incitatifs pour les voitures d'occasion.
C'est pourquoi, concessionnaires et vendeurs du neuf boudaient ce secteur pourtant prometteur au Maroc.
Et pour cause: la (très!) contraignante taxe sur la valeur ajoutée rendait auparavant imposable la totalité de la valeur d'une voiture d'occasion vendue. Les remaniements de la loi de Finances opérées il y'a près de deux ans ont pu pallier ce problème.
Les sociétés LLD affûtent leurs offres
Les spécialistes de la location longue durée de véhicules d'entreprises, du gabarit d'Arval Maroc ou d'ALD Maroc, proposent désormais aux particuliers une garantie de trois mois sur leurs véhicules en fin de contrat de location, et ce au prix de l'Argus.
Allant même plus loin, ils brandissent des solutions de financement sur le lieu de vente ainsi qu'un accompagnement pour les démarches administratives.
Les véhicules d'occasion proposés sont certifiés par un rigoureux contrôle technique. Ils ont également fait l'objet d'une visite de 200 points de contrôle.

Un Salon annuel de l'occasion
Le besoin de s'approvisionner en véhicules d'occase a toujours été latent. La première édition du Salon de l'auto d'occasion de Casablanca, lancée en juin 2015, avait démarré sur les chapeaux de roue, avec pas moins de 10.000 visiteurs qui avaient déambulé le long des stands et arpenté les dédales du salon, et dont plusieurs n'avaient pas rechigné à sortir leurs chéquiers pour conclure massivement. Plusieurs centaines de voitures d'occasion de moins de 5 ans y avaient été exposées et écoulées. Pour Youssef Benmoussa, commissaire du Salon, «cette expérience pilote qui a connu un franc succès lors de la 1ère édition nous conforte et nous sert de base pour reproduire chaque année ce Salon».
Un tel Salon a pour but de réguler le marché de l'occasion automobile qui avait souffert depuis des décennies d'un manque d'encadrement adéquat.


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