La désertification fait l'objet actuellement de la 3ème Conférence internationale sur l'ensablement, qui se tient du 13 au 16 avril à Laâyoune. Une rencontre de grande envergure pour un phénomène naturel menaçant. Les chiffres sont éloquents : 250 millions de personnes à travers le monde sont menacés par la perte de leurs terrains à cause de la désertification qui endommage 70 % des terres à travers le monde ! Une question prise au sérieux, puisqu'elle est au cœur de la 3ème Conférence internationale sur l'ensablement. Une rencontre internationale qui se tient cette semaine (du 13 au 16), à Laâyoune, à l'initiative de la Faculté des sciences de l'Université Ibn Zohr d'Agadir et en collaboration avec la wilaya de la région de Laâyoune-Boujdour-Sakia Al Hamra et l'Ecole normale Supérieure de Paris. Les sujets abordés lors de ce meeting s'articulent autour de la problématique des dunes de sable prise dans sa dynamique pluri-disciplinaire, de la dynamique des matériaux granulaires et du phénomène naturel de l'ensablement, le tout sans omettre l'approche écologique de l'environnement des dunes en milieux arides et semi-arides. En somme, les différents facteurs touchant de près la désertification. Sont sérieusement menacés par celle-ci : les pays du Sahel, l'Afrique australe, l'Australie et bien d'autres régions du globe, pour qui, ce problème environnemental, affecte leur évolution urbanistique et territoriale et freine leur développement. Ainsi, selon les estimations des Nations unies, les pays touchés par ce phénomène perdent environ 42 millions de dollars en revenu annuel. Par ailleurs et comme l'a précisé lors de l'ouverture des travaux, Mohamed Amine Serghini, président par intérim de la Faculté des sciences d'Agadir, sur les 110 les pays les plus touchés par le phénomène de l'ensablement, 80 sont à faible revenu ou en voie de développement, c'est-à-dire à ressources assez limitées pour restaurer leurs régions touchées. S'agissant du Maroc, le même universitaire a appelé à l'intensification et à la coordination des efforts pour la mise en place de mesures susceptibles d'endiguer ce fléau dans les régions sahariennes et leur permettre un développement durable. C'est ce qu'à souhaité Hamid Charaï, secrétaire général de la province, également présent à cette manifestation, et interpellé les participants à l'élaboration de nouvelles stratégies basées sur des techniques modernes pour lutter contre la désertification. Pour sa part, M. Abdelkrim Ezaidi, enseignant-chercheur, a indiqué que la désertification, ne se limite pas uniquement aux zones arides et semi-arides, mais concerne également les zones humides. L'importance du thème objet des débats de cette manifestation scientifique est tel qu'il a vu, outre les personnes précitées, la participation de chercheurs et experts internationaux, ainsi que des spécialistes et universitaires marocains. Des débats sur les thèmes suivants: «procédés de lutte contre l'ensablement», «Sables et poussières : évolution et dynamique» et «Dunes : imagerie, lutte contre la désertification et valorisation» seront animées durant les quatre jours de cette rencontre qui sera marquée jeudi et vendredi par des sorties sur le terrain. A noter enfin, que le choix de la ville de Laâyoune pour cette réunion répond à un double objectif, puisqu'elle traite d'une préoccupation régionale de taille et s'inscrit parfaitement dans les actions d'ouverture de l'université sur son environnement. Et celle (l'Université) d'Ibn Zohr n'en est pas à sa première opération, puisqu'elle a déjà abrité plusieurs colloques internationaux, traitant notamment de la désertification et ses problèmes connexes, avec tout l'intérêt de développer la recherche pour remédier à ce phénomène.