Connu par ses immenses portraits muraux d'anonymes croisés au détour de ses nombreux voyages, Hendrik Beikirch a investi la résidence Jardin Rouge depuis juin 2014 et a réalisé 22 portraits qui seront présentés en ce lieu du 5 décembre 2015 au 17 janvier 2016. Selon les initiateurs, «Hendrik Beikirch veut rendre hommage aux métiers du Maroc disparaissant peu à peu, au moins dans la façon dont ils sont encore aujourd'hui exercés. Hendrik Beikirch a une fascination pour les gens ordinaires». Il faut dire que Hendrik Beikirch s'attache à transcrire l'histoire des personnes dont il peint chaque ridule avec émotion. L'artiste désire révéler à notre société faite d'images lisses et fades la beauté de ces hommes et femmes marqués par le temps. La palette de couleurs réduites et les contrastes créés par l'artiste soulignent la vulnérabilité de ses sujets, créant un rapport épuré entre le regardeur et le sujet où l'émotion est reine. L'artiste désire révéler à notre société faite d'images lisses et fades, la beauté de ces hommes et femmes marqués par le temps. A Jardin Rouge, Hendrik a été fasciné par des visages marrakchis pour lesquels il a développé une nouvelle technique et usé de nouvelles couleurs. «Ce sont des «visages» inoubliables souvent photographiés, jamais honorés. Ils sont encore des milliers, bergers, camionneurs au volant de machines surchargées, bouchers, zelligeurs ou simples maçons habitués à un outillage rudimentaire et ancestral. Impossible de tous les nommer… ceux qui connaissent le Maroc ont croisé et remarqué leurs incroyables vérités», indiquent-ils. En noir et blanc, l'artiste donne à ses modèles une profondeur humaine qui touche à l'universel. Grâce à sa série Tracing Morocco, il capture l'aspect extérieur et fugace des travailleurs, des artisans… Pas besoin d'un outil pour représenter ces femmes et ces hommes, juste un visage, avec des yeux saisissants et une expérience de vie évidente. Pour mieux saisir l'humeur de ses sujets, Hendrik Beikirch utilise l'encre d'Inde, la peinture acrylique et la peinture en bombe. De ces rencontres, l'artiste saisit l'instant, puis sur la base de la photographie, dessine sur la toile de fines lignes, légères. Tracing Morocco, c'est d'abord la rencontre d'un homme avec un pays et son peuple. Un livre portant le même nom de ce projet sera présenté en exclusivité en décembre, à l'occasion de la présentation des travaux de résidence de Hendrik Beikirch, à Jardin Rouge. D'ailleurs, il souligne la beauté de ces rencontres et ces passions humaines, d'abord photographiées, encrées sur la toile et enfin honorées sur les murs du monde entier.