Et c'est Mohamed Boussaid, ministre de l'économie et des finances, qui a présidé hier, mercredi 25 novembre au siège de la Bourse de Casablanca, la cérémonie de signature du mémorandum d'entente régissant l'opération. «La Bourse de Casablanca a atteint une certaine maturité qui rendait incontournable la réflexion autour d'un changement de son tour de table. Et aujourd'hui, je suis fier d'annoncer que le travail de deux années de négociations aboutit à la signature de ce mémorandum d'entente», a souligné M. Boussaid, dans son intervention devant les signataires. Un nouveau tour de table Le mémorandum d'entente qui acte le schéma d'ouverture de la Bourse a été signé entre l'Etat, le Conseil déontologique des valeurs mobilières, les actuels actionnaires de la Bourse des valeurs (les sociétés de Bourse) et les futurs actionnaires (banques, entreprises d'assurances, la Caisse de dépôt et de gestion et Casablanca Finance City Authority). Par cette signature, les sociétés de Bourse ne détiendront plus que 20% du capital de la Bourse des valeurs de Casablanca au lieu des 100% actuels en faveur des banques, des entreprises d'assurance, la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) et Casablanca Finance City Authority (CFCA). A noter que CDG détiendra 25% du capital de la Bourse en attendant d'en céder 20% à des partenaires internationaux. «Je ne peux encore rien dévoiler au sujet des potentiels investisseurs étrangers. Tout ce que je peux dire c'est que tout viendra en son temps», a tranché M. Boussaid. Des orientations bien définies… «Il s'agit là d'un moment historique qui marque le lancement d'une réforme importante pour le développement de la place. La Bourse entame ainsi une nouvelle phase qui permettra à d'autres actionnaires, acteurs majeurs du marché, de rejoindre les sociétés de Bourse pour donner un nouveau souffle à cette institution et enclencher une nouvelle étape dans son évolution», a expliqué, pour sa part, Karim Hajji, directeur général de la Bourse de Casablanca. En ce sens, parmi les orientations stratégiques du projet d'ouverture du capital de la Bourse, figure l'institution de la démutualisation de la Bourse par un large accord de place et non par une loi pour que ce projet bénéficie de l'adhésion et de l'implication de toute la place financière et l'inscription de cette démutualisation dans un projet plus vaste qui est celui de la construction d'une organisation intégrée de l'ensemble de l'infrastructure de marché. De même, l'ouverture du capital de la Bourse vise à l'aboutissement à un schéma de place équilibré qui implique les principaux acteurs du marché dans le développement de la place, à la consolidation de l'objectif d'ériger la place financière de Casablanca en hub financier intégré dans son espace régional et capable de répondre aux besoins des émetteurs et des investisseurs, notamment africains, et à l'intégration de ce projet dans une vision stratégique plus large de relance et de développement du marché. Une vision axée sur, d'une part, le renforcement de la supervision et de la transparence du marché et, d'autre part, le développement du marché à travers la mise en place d'une nouvelle génération de réformes et d'instruments financiers qui devrait contribuer à améliorer la profondeur et la liquidité du marché. Principaux axes du mémorandum d'entente qui acte le schéma d'ouverture de la Bourse : - Le nouveau schéma statutaire de la société gestionnaire de la Bourse de Casablanca : Cette société sera transformée en une société holding dont l'objet est la gestion du marché au comptant ainsi que la prise de participation en tant qu'actionnaire de référence dans les institutions du marché à créer notamment la société gestionnaire du marché à terme et la chambre de compensation. - L'actionnariat de la Bourse de Casablanca : Le capital social de la Bourse sera réparti entre les banques, la Caisse de dépôt et de gestion, les sociétés de bourse indépendantes, les entreprises d'assurances et Casablanca Finance City Authority. L'ouverture à un partenaire stratégique international est également envisagée. - La composition du conseil d'administration de la Bourse de Casablanca : Compte tenu du rôle de cet organe dans la fixation des orientations stratégiques, ce mémorandum d'entente prévoit une répartition équilibrée des pouvoirs entre les différentes catégories d'actionnaires. Des administrateurs indépendants siègeront également dans le conseil d'administration. - La reconduction du contrat de concession : Un amendement du cahier des charges liant l'Etat à la société gestionnaire est prévu pour acter les obligations de la Bourse pour mettre en œuvre les nouvelles infrastructures du marché permettant le lancement du marché à terme. En outre, le contrat de concession sera reconduit pour une nouvelle période pour permettre à cette institution de mettre en place ce nouveau schéma d'organisation et développement du marché.