ALM : Quelles seront les priorités au programme de cette ultime rentrée parlementaire avant les prochaines élections ? Rachid Roukbane : Il faut signaler tout d'abord qu'il s'agit de la première année du parachèvement de l'architecture institutionnelle du pays conformément à la Constitution de 2011. Vous n'êtes pas sans savoir que les membres de la deuxième Chambre du Parlement avaient été élus avant l'adoption de la nouvelle Constitution. Aujourd'hui, toutes les instances représentatives dans notre pays sont élues conformément à la Constitution de 2011. S'agissant du travail législatif, je pense que la rentrée parlementaire sera marquée surtout par l'examen du projet de loi de Finances.
Est-ce qu'il y aura d'autres priorités au programme de cette nouvelle session parlementaire ? L'importance du projet de loi de Finances 2016 vient du fait qu'il s'agit du dernier projet de budget dans l'actuelle législature ainsi que dans le mandat du gouvernement actuel. C'est un projet important parce qu'il sera question pour l'Exécutif de mettre en œuvre les points restants dans le programme gouvernemental avant la fin de son mandat. Bien évidemment, il y aura d'autres priorités, notamment les projets de lois organiques liés à la réforme de la justice. Le projet relatif au Conseil supérieur du pouvoir judiciaire et le projet de statut des magistrats doivent également être approuvés au cours de cette session. Je pense aussi que nous devrons également trancher les derniers projets de lois organiques restants, en particulier ceux relatifs à l'amazigh et à la grève.
Le projet du code pénal avait suscité la polémique. Le même scénario peut-il se répéter au Parlement ? Il y aura certainement un débat concernant tous les projets de loi en rapport avec la réforme de la justice. Concernant le projet du code pénal, tous les groupes parlementaires devront exposer leurs points de vue. Il est dans ce sens tout à fait normal qu'il y ait des avis différents concernant les nouvelles dispositions proposées par le projet de code. Il faut savoir que les positions des uns et des autres traduisent en effet des identités politiques différentes. Je profite de cette occasion pour adresser un appel à toutes les forces politiques afin d'éviter tout ce qui peut entraver la bonne marche du Parlement.