Kelli White ne sera pas suspendue des prochains meetings, mais risque de perdre ses deux médailles d'or après avoir été testée positive à un stimulant mineur. C'est pratiquement devenu coutume. Chaque manifestation sportive qui passe traîne derrière elle son lot de tricheries et de mystifications. Le dopage est une pratique qui a accédé au statut de l'habituel, tellement elle devenue monnaie courante. La dernière édition des Mondiaux d'athlétisme n'y a pas échappé. En effet, entre autres cas décelés à Saint-Denis, celui de l'Américaine Kelli White est marquant. Victorieuse sur 100 et 200 m des Mondiaux de Paris/Saint-Denis, White fut contrôlée positive à un psychostimulant, à l'issue du 100 m. Un constat qui risque d'être lourd de conséquences. À en croire le secrétaire général de la Fédération internationale d'athlétisme (IAAF), Istvan Gyulai, la sprinteuse américaine recevra un avertissement et sera probablement privée de ses médailles. Les conséquences ne seront cependant pas aussi lourdes que ça, puisque la substance détectée chez l'athlète n'est pas aussi proscrite que d'autres matières prohibées. De ce fait, Kelli White ne sera aucunement suspendue des prochains meetings. « Ce qui a été clarifié, c'est que la substance - le Modafinil - appartient à la classe des stimulants mineurs, pour lesquels l'athlète encourt un avertissement. Elle perd probablement aussi le bénéfice de ses victoires », a souligné Istvan Gyulai. Le malheur des uns fait le bonheur des autres, dit-on. En conséquence, Chandra Sturrup du Bahamas, classé quatrième sur 100 m, devrait bénéficier de ce rebondissement et se verra éventuellement classée troisième. Il en est de même pour la Française Muriel Hurtis, quatrième du 200 m, et qui devrait décrocher une médaille de bronze in extremis. Toujours dans le même calcul, l'or du 100 m reviendrait à une autre Américaine, Torri Edwards, sur un podium qui sera complété par l'Ukrainienne Zhanna Block. Sur le demi-tour de piste, la victoire serait pour la Russe Anastasi Kapachinskaïa et la médaille d'argent pour Edwards. Testée positive au Modafinil après sa victoire dans l'épreuve du 100m le 24 août dernier, Kelli White avait déclaré qu'elle utilisait ce médicament sur prescription pour des troubles du sommeil. En vertu des règlements en vigueur, la sanction pour la prise d'un stimulant mineur est la disqualification du tournoi où l'athlète a été testé positif, ce qui signifie que White devrait se voir confisquer les deux précieuses médailles. Bien que White ait eu un test négatif après avoir remporté l'épreuve du 200 m le 28 août, le fait qu'elle ait été testée positive une fois entraîne la perte de ses médailles. Par ailleurs, Kelli White avait pris connaissance de son contrôle positif à travers la presse. Aussitôt fait, elle avait rejeté en bloc le fait d'avoir consommé une quelconque substance proscrite, insistant notamment sur sa bonne foi. « Je n'ai pas signalé le produit sur le formulaire de l'IAAF car il ne figure sur aucune liste et je ne le prends que de façon occasionnelle. De plus, je l'avais pris en d'autres circonstances et les contrôles n'avaient rien donné (...) Je sais que je suis innocente, j'ai beaucoup travaillé pour ces médailles et je pense que je vais les conserver », avait déclaré la championne déchue.