S'il y a une particularité qui a caractérisé les championnats du monde d'athlétisme de 2003 c'est bien celle de la modestie des performances. Le cru 2003 restera dans les annales comme la confirmation d'un phénomène déjà constaté en 2001 : l'absence de nouveaux records. Aucun n'a été battu. Le constat est fait à l'unanimité. Il faut dire que beaucoup de médaillés ont réussi les moins bons chronos de l'histoire des Mondiaux. S'il y a une particularité qui a caractérisé les championnats du monde d'athlétisme de 2003 c'est bien celle de la modestie des performances. Le cru 2003 restera dans les annales comme la confirmation d'un phénomène déjà constaté en 2001 : l'absence de nouveaux records. Aucun n'a été battu. Le constat est fait à l'unanimité. Il faut dire que beaucoup de médaillés ont réussi les moins bons chronos de l'histoire des Mondiaux. Raisonner, argumenter, c'est marcher avec des béquilles dans la recherche de la vérité. Dans un contexte général de baisse confirmée des performances, la vedette a été l'Américaine Kelli White. Après avoir suscité l'admiration avec un doublé du 100 m et 200 m, Kelli White a ensuite provoqué l'émoi en raison d'un contrôle positif à un produit (Modafinil) qui ne figure plus nommément sur la liste officielle des substances interdites mais pourrait y revenir dès l'an prochain. Où étaient passés les héros des années 90 ? Ils ont été, comme prévu, en danger avec les défaites du Britannique Jonathan Edwards (triple saut), de l'Allemand Lars Riedel (disque), du Tchèque Jan Zelezny (javelot), du Cubain Ivan Pedroso (longueur), de l'Américaine Gail Devers (100 m haies) ou encore de l'Ethiopien Hailé Gebresselassie (10.000). Les deux stars américaines du sprint, Maurice Greene et Tim Montgomery, ont aussi fait défaut. Le premier a manqué son quatrième titre mondial en s'arrêtant dès les demi-finales, victime d'un genou récalcitrant, et Montgomery n'a pas justifié son record du monde en finissant à la cinquième place. Le constat est identique pour plusieurs autres champions. Ce qui nous fait revenir sur le fléau du dopage. Le doute plane sérieusement sur les anciennes performances devenues toutes douteuses. Ce doute s'est installé pour la première fois, et de façon irréversible, depuis 1988 quand le Canadien Ben Johnson a pulvérisé le record de Carl Lewis (100 m) que l'on croyait imbattable. L'appât du gain et la luisance des lingots de la Goden League ont provoqué une course effrénée en dehors des pistes à la recherche de miracles. Pas au niveau d'un entraînement intense ou de concentrations prolongées. Une seule issue pour y arriver : le dopage. Quoi de plus facile que de prendre quelques cachets pour se transformer en un être hors normes ? Seulement, la facilité est ennemie des grandes choses. La noblesse du sport est de plus en plus mise en question. La concurrence sereine est entachée, souillée. Le spectre du contrôle anti-dopage à la fin de chaque compétition porte désormais atteinte au concept même du sport. A cause de ces présemptions, toute performance est mise en doute. Certes, il y a des montagnes qui accouchent d'une souris, et d'autres qui accouchent d'un volcan. Lors de la dernière décennie, les volcans ont pris le dessus. Ce n'est que très rarement qu'une accusation pour dopage fut annulée. Le penchant qu'ont les hommes à atteindre leurs objectifs n'importe comment n'a pas manqué d'avoir de néfastes conséquences.