Après avoir rendu hommage au cinéma japonais, les yeux des initiateurs du 15ème Festival international du film de Marrakech (FIFM), qui se tiendra du 4 au 12 décembre prochain, se sont rivés sur celui du Canada. Ce cinéma est, pour les organisateurs, une expérience originale qui interpelle les jeunes cinématographies nationales aspirant à une existence authentique. «En lui rendant hommage, le Festival de Marrakech propose un voyage dans un continent cinématographique, un plaisir esthétique et intellectuel au grand bonheur des cinéphiles marocains et internationaux», détaillent les initiateurs à propos du choix du cinéma canadien. Celui-ci a, pour rappel, vu le jour, selon la même source, en 1897, au lendemain de la projection parisienne des frères Lumière. «Bien qu'il soit voisin d'Hollywood et profondément ancré dans la culture nord-américaine, il a su imposer son identité propre de par l'intégration de la pluralité linguistique et ethnique de la nation canadienne et un développement cinématographique porté notamment par le documentaire», précisent les organisateurs qui rappellent que le cinéma canadien a acquis ses lettres de noblesse de par l'apport des réalisateurs qui sont parvenus à s'attirer les faveurs d'une audience internationale. Dans ce sens, la même source cite, entre autres, l'exemple d'Atom Egoyan qui, en comptant à son actif les films «Exotica», «De beaux lendemains», «Le voyage de Felicia», explore brillamment les thèmes de la solitude d'individus aux prises avec une société aliénante. A son tour, David Cronenberg qui, à travers ses œuvres «La mouche», «Crash», «Existenz», s'impose en maître du film de genre, avant de signer des fables sur la violence de nos civilisations, à l'instar de «A history of violence» et «Les promesses de l'ombre». A son tour, James Cameron, avec ses fameux «Titanic» et «Avatar», illustre cette capacité des réalisateurs canadiens à s'imposer auprès du public mondial. «Loin de se tenir dans l'ombre de son voisin anglophone, le cinéma québécois a su s'affirmer culturellement en prenant son essor pendant la «Révolution tranquille», enchaînent les initiateurs en donnant l'exemple, entre autres, de Denis Arcand. Ce réalisateur s'est imposé en observateur exigeant du monde intellectuel et universitaire québécois avec «Le déclin de l'empire américain» et sa suite, «Les invasions barbares», oscarisé, en 2003, meilleur film en langue étrangère. Pour rendre hommage au cinéma canadien, le FIFM recevra une délégation composée d'acteurs et de réalisateurs canadiens illustrant, selon les organisateurs, «la vivacité d'un cinéma en perpétuelle évolution». Pour rappel, le festival est initié, sous le Haut patronage de SM le Roi, par la fondation et présidé par SAR le Prince Moulay Rachid portant le nom de cette grand-messe.