A la veille du Sommet Arabe de Beyrouth, S.M. le Roi a donné une interview à quatre publications libanaises «Al Hawadith», «La revue du Liban», «Monday Morning» et «Al Bairak» représentées par leur rédacteur en chef, Moulhim Karam. Concernant, les derniers développements de la question du Sahara marocain, S.M. le Roi a rappelé que «le Maroc, avec toutes ses composantes, politiques et sociales, est attaché à son unité territoriale et à sa souveraineté sur ses provinces du Sud . Il n'est point disposé à céder le moindre pouce de ses terres, car l'unité territoriale est pour lui une chose sacrée. Sur la base de cette unanimité, le Maroc a toujours montré sa disposition à coopérer avec l'organisation des Nations Unies et l'envoyé personnel de son secrétaire général pour parvenir à une solution politique et définitive à ce dossier artificiel. Pour ce qui est de l'idée de partition qui a été présentée par l'Algérie, et que le Maroc a accueillie avec un grand étonnement, S.M. a précisé «très clairement qu'elle a fait tomber tous les prétextes et alibis que présentait l'Algérie pour justifier sa position à l'égard de ce dossier et sa soi-disant défense de ce qu'elle appelle l'Autodétermination». En ce qui concerne la démocratie, les droits de l'homme, le nouveau concept de l'autorité et l'action du gouvernement de Abderrahmane Youssoufi? Il a confirmé de prime abord qu'il a «fait du parachèvement de l'édification de l'Etat de droit et de la consécration de la démocratie, dans le cadre de la monarchie constitutionnelle, la base et la finalité de mon règne» . Concernant l'action du gouvernement, il a souligné qu'il «a travaillé avec toutes ses composantes, le premier ministre en tête, dans une parfaite coordination et dans le respect total des attributions constitutionnelles de chaque institution. Mais, en sa qualité de roi de tous les Marocains, qu'ils soient au gouvernement ou dans l'opposition, et compte tenu de l'influence que pourraient avoir son évaluation et sa vision des choses sur les citoyens, il précisé qu' «il me serait difficile d'émettre un jugement de valeur sur l'action du gouvernement à quelques mois des élections, auxquelles, du reste, je n'ai pas le droit de participer, laissant les électeurs s'exprimer en toute liberté sans orienter leurs opinions». Pour ce qui est du volet économique, il a déclaré que «l'Etat n'est pas toujours un bon gestionnaire en matière économique». A propos du Code de statut personnel (Moudouwana), il a rappelé que «œuvrer à rendre justice à la femme, à lever toutes les formes de discrimination qu'elle endure, a été parmi mes premières initiatives, convaincu en cela qu'une société qui marginalise la moitié de sa population que sont les femmes, ne peut escompter aucun développement». Et de conclure à cet effet, qu' «en ma qualité d'Amir Al Mouminine, je suis convaincu que la charia et la tradition du prophète, mon aïeul, que le salut soit sur lui, qui rend hommage à la femme, peut, par les temps présents, à travers l'ouverture de la voie à l'ijtihad et à la jurispruudence, et en rejetant tout repli sur soi toute étroitesse d'esprit, nous permettre de rendre justice à la femme dans le cadre de la charia et en conformité avec ses nobles finalités. ceci ne doit pas nous empêcher, pour autant, de procéder à une mise à niveau de notre système judiciaire par la création de tribunaux spécifiques à la famille qui seront installés graduellement. Enfin pour ce qui est de la langue amazigh au Maroc , il a souligné que «l'amazigh est la propriété de tous les Marocains, c'est un patrimoine national et une composante fondamentale de l'identité nationale plurielle, et sa promotion s'inscrit dans le cadre du projet démocratique moderniste, consacrant l'unité nationale, laquelle est riche par la diversité de ses affluents amazigh, arrabo-islamique, andalou et saharo-africain».