Les images de terre craquelée et de canaux asséchés, pourraient devenir de plus en plus fréquentes au Maroc. La situation des ressources hydriques du pays risque de s'aggraver davantage dans le prochain quart de siècle. C'est ce que révèle un récent rapport de l'Institut mondial des ressources (World Ressources Institute). Le Royaume figure ainsi parmi les 33 pays les plus menacés par le manque d'eau à l'horizon 2040. Dans le classement, il occupe la 19ème place en devançant l'Algérie (30ème) et la Tunisie (33 ème). En tête du classement, on retrouve le Bahreïn. Le risque est considéré comme très préoccupant dans 9 pays du Moyen-Orient : Bahreïn, le Koweït, la Palestine, le Qatar, les Emirats arabes unis, Israël, l'Arabie Saoudite, Oman et le Liban. Au Maroc, comme dans les autres pays menacés, les chercheurs ont pris en compte plusieurs critères, à savoir les conditions climatiques (températures et précipitations) et le développement socio-économique (croissance démographique, urbanisation, émergence de classes moyennes…). A travers ces critères, ils ont ainsi établi le classement des pays de la planète les plus vulnérables, au cours des vingt-cinq prochaines années, au «stress hydrique». Notons que celui-ci est défini par une disponibilité en eau inférieure à 1.700 m3 par an et par habitant. Il faut rappeler qu'au Maroc, les ressources conventionnelles (de surface et souterraine) sont limitées. Ce qui a pour conséquence majeure une diminution des ressources en eau par habitant. Si dans les années 60, la ressource par habitant était de 3.000 m3 par an, celle-ci est passée en 2012 à 700 m3. Ce qui montre que le Maroc est dans une zone de pauvreté ( à 1000 m3). À ce rythme, le Maroc risque de se diriger durant les prochaines années vers une zone de stress hydrique (à 500 m3)». D'où l'urgence pour le Royaume de déployer son Plan national de l'eau. Ce document de référence permettra ainsi de régler les problématiques liées aussi bien à la gouvernance du secteur qu'à l'utilisation des ressources hydriques disponibles, à travers notamment la modernisation des réseaux de distribution en vue d'augmenter le taux de rendement à 80% à l'horizon 2025, la mobilisation de ressources supplémentaires, le dessalement, la collecte des eaux pluviales ainsi que la réutilisation des eaux usées. Certes, le dessalement de l'eau de mer constitue une solution pour faire face à la pénurie des ressources hydriques mais ce procédé présente plusieurs inconvénients. Besoins énergétiques importants et emploi de produits chimiques pour nettoyer les membranes figurent parmi les principaux problèmes. Outre le dessalement de l'eau de mer, l'autre alternative est la réutilisation des eaux usées. Chaque année, 700 millions de m3 sont rejetés dans le milieu naturel. Ce qui constitue un véritable gaspillage sachant que la réutilisation de ces eaux permet de fournir des quantités d'eau supplémentaires.