Les performances en 2001 de France télécom ont été éclipsées par l'annonce de sa première perte, très lourde, depuis sa transformation en entreprise semi-publique. L'opérateur semi-public France télécom a annoncé une perte nette, part du groupe, de 8,3 milliards d'euros contre un profit de 3,66 milliards en 2000. Cette dégradation est liée à des provisions de 10,2 milliards destinées à "solder ce qui dans nos acquisitions s'est révélé infructueux", a déclaré le P-dg Michel Bon lors d'une conférence de presse. L'ajustement concerne Telecom argentina (360 millions d'euros), France Télécom prévoyant la perte de sa participation après la restructuration de l'opérateur argentin, le câblo-opérateur NTL (4,6 milliards), les certificats de valeur garantie sur Equant (2,1 milliards) si le cours n'atteint pas 60 euros et, enfin, l'Allemand Mobilcom (3,19 milliards). Michel Bon a expliqué que la plus coûteuse des hypothèses sur le dossier du revendeur allemand, dont le fondateur Gerhard Schmid est en conflit ouvert avec France Télécom au sujet des investissements UMTS, se traduirait par un alourdissement de la dette de 6,0 à 7,0 milliards d'euros. La dette nette consolidée du groupe français s'élevait à 60,7 milliards fin 2001 contre 61 milliards un an plus tôt. Pour réduire ce montant, qui est l'un des plus élevés d'Europe, le groupe a décidé d'accélérer son programme de cessions d'actifs jugés non stratégiques. En plus de la vente de titres Stmicroelectronics, de Sprint PCS, de TPS, des réseaux câblés, des actions d'autocontrôle, de l'immobilier, et de créances, évalués au total à 9,0 milliards d'euros, le groupe a décidé de mettre en vente télédiffusion de France TDF, les participations dans les consortiums satellitaires, dont Eutelsat, et, surtout, dans l'italien Wind, qui devraient rapporter environ 8,0 milliards d'euros. Michel Bon a souligné les divergences stratégiques avec le producteur d'électricité ENEL, qui contrôle l'opérateur italien. Il a déclaré que la stratégie d'Orange, qui porte cette participation de 26,6%, n'était "pas de faire des synergies avec des factures d'électricité". Jean-François Pontal, directeur général d'Orange, a souligné qu'ENEL valorisait Wind environ 20 milliards d'euros.