Le PDG de France Télécom, Thierry Breton, s'est efforcé de communiquer sa confiance dans l'avenir de son entreprise après l'annonce d'une perte nette de 20,7 milliards d'euros pour 2002, la plus lourde de l'histoire financière et industrielle française. Il a déclaré que l'opérateur semi-public, qui a décidé de ne pas verser de dividende au titre de l'exercice 2002, avait pour ambition "d'être de nouveau positif en résultat net". Thierry Breton a confirmé ses objectifs de croissance de 3% à 5% du chiffre d'affaires et d'une progression à deux chiffres du résultat brut d'exploitation (Ebitda) et du résultat opérationnel en 2003. Un cash-flow disponible de plus de 3 milliards d'euros est attendu pour contribuer au désendettement. Il a souligné que le programme de restructuration annoncé fin 2002, qui est destiné à générer 15 milliards d'euros de cash flow disponible sur trois ans, et le projet d'augmentation de capital de 15 milliards qui l'accompagnera devaient permettre de ramener la dette nette "en dessous de 40 milliards d'euros" à l'horizon 2005 contre 68 milliards à la fin 2002. À cette échéance, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) devrait se situer autour de 20 milliards d'euros, de quoi rendre au groupe son statut d'"investissement grade" sur les marchés financiers et lui donner de nouvelles marges de manœuvre. Thierry Breton n'a pas hésité à évoquer des "opportunités" sur les marchés de croissance d'un groupe qui présente, selon lui, "un modèle plus robuste que celui des 'pure players'". Il a assuré que la forte réduction des investissements - 7,4 milliards d'euros en 2002 et "largement" moins de 7 milliards cette année -, qui a permis d'accroître le free cash flow opérationnel ne bridait pas la croissance future. Signe de ce discours offensif, France Télécom s'est dit ouvert à toutes les options sur Wind alors que l'ancienne direction voulait vendre la participation de 26,6% dans cet opérateur qui est numéro trois sur le marché italien du mobile. Des discussions ont été engagées avec Enel, actionnaire majoritaire de Wind, afin de trouver une solution avant la fin de cette année, ce qui permettrait au groupe français de décider, début 2004, s'il exerce ou non l'option lui offrant la possibilité de monter à 44% du capital.