Les étudiants en médecine montent de nouveau au créneau. Ils débarquent des quatre coins du Royaume et ressortent aujourd'hui-même dans la rue pour un sit-in devant le siège du ministère de la santé. Une grève nationale est également observée dans la même journée. Par ce qu'ils appellent «Le cri du 23 juillet», ces futurs médecins entendent défendre leurs droits, garantir de meilleures conditions de travail et surtout barrer le chemin à un avant-projet de loi qui les fait grincer des dents. Si elle est approuvée en effet, cette proposition du ministre de la santé El Hossine Louardi va restaurer le service sanitaire obligatoire pour les médecins fraîchement diplômés. Chose qu'ils refusent visiblement. Après la grève du premier juin 2015 à Casablanca, c'est au tour des cinq facultés du Royaume de fédérer leurs efforts pour contrer le futur projet de loi imposant un service sanitaire obligatoire de deux ans aux lauréats. Dans un communiqué commun de la commission nationale des étudiants en médecine au Maroc et de la commission nationale des médecins internes et résidents, ces deux entités dénoncent ce qu'ils estiment être une mesure contraire aux lois nationales et internationales. En refusant ce service obligatoire à même de leur imposer d'exercer dans des zones reculées et périurbaines du Royaume, ils refusent «d'être médecins pour combler le déficit que connaît la profession», lit-on sur ce communiqué publié 3 jours avant le «cri du 23 juillet». Il est à préciser que l'avant-projet prévoit des primes de dédommagement pour le service obligatoire alors qu'il existe aujourd'hui 1.500 lauréats en attente d'embauche. Ceci au moment où seules 15 places ont été proposées par le ministère dans le service public. Soit pour 1% des lauréats. Selon plusieurs déclarations recoupées, les grévistes refuseraient une indemnité médiocre qui se situerait aux environs de 2.000 DH pour les jeunes lauréats. D'autres estiment que le service obligatoire leur ôterait leur droit de résidanat. Parallèlement à cela, dans une déclaration le ministre de tutelle avait clairement annoncé : «La plupart de ce qui se dit sur le service obligatoire est mensonge. Un médecin généraliste aura le salaire d'un médecin généraliste et un spécialiste aura le salaire d'un spécialiste». Les deux, a-t-il ajouté, auront leur salaire complet en plus d'une prime de dédommagement pour service dans des zones difficiles. Quant au résidanat, Louardi rassure qu'il s'agit d'un droit pour tous les médecins et qu'il est garanti.