Bel exemple de coopération public-privé que celui scellé tout récemment entre les banques, l'Association marocaine pour l'industrie et le commerce automobile (Amica) et le ministère de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique. Des conventions viennent d'être paraphées à Casablanca dans les locaux même de l'Ompic entre le ministère de tutelle, l'Amica et trois importants groupes bancaires : Attijariwafa bank, Banque populaire et BMCE Bank. Elles rentrent dans le sillage de l'accord-cadre signé en avril dernier entre l'Etat et les trois banques, lors du lancement du Plan d'accélération industrielle 2014-2020. Les conventions prévoient des mesures d'accompagnement et de soutien financier aux opérateurs du secteur. Elles proposent des offres de financement comprenant l'avance sur crédit de TVA, étant donné qu'il s'agit d'un secteur à fort potentiel d'exportation. Elles prévoient également de pourvoir aux besoins des opérateurs en devises, le factoring pour accélérer le recouvrement des factures et les financements en relais sur les subventions en investissement et en formation. Tous les intervenants n'avaient qu'un seul mot à la bouche: «relever par tous les moyens le taux d'intégration national». «C'est dire le degré d'implication de tous les acteurs afin que les écosystèmes automobiles marocains deviennent un modèle économique à part entière qui rayonnera à l'international», a indiqué Hakim Abdelmoumen, président de l'Amica. Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, n'a pas manqué de rappeler à quel point les partenaires financiers peuvent peser de tout leur poids dans la réussite de ce genre d'écosystèmes. «L'engagement du secteur banquier donnera une forte impulsion aux écosystèmes automobiles et contribuera à réaliser les objectifs fixés en termes de création d'emplois, d'exportations et de valeur ajoutée», affirme-t-il. Et d'ajouter que «la mise en œuvre des écosystèmes permettra de créer, à l'horizon 2020, pas moins 90.000 nouveaux emplois, mais aussi de porter le chiffre d'affaires des exportations du secteur à 120 milliards de DH et le taux d'intégration local à 60%». Rappelons que les 4 écosystèmes lancés à ce jour concernent les filières du câblage automobile, de l'intérieur véhicule et du métal-emboutissage. D'autres écosystèmes sont attendus autour des constructeurs installés au Maroc tels que Renault, ou plus récemment PSA. Ils ont dit Mohamed Benchaaboune, président-directeur général de la Banque Populaire Le secteur automobile a connu ces dernières années une croissance très importante qui ne laisse personne indifférent, et les perspectives de son évolution restent particulièrement prometteuses. C'est pourquoi les banques ont signé aujourd'hui une convention de partenariat. Le but est de mettre en place des outils d'accompagnement financier pour le secteur. Nous mettons à la disposition des acteurs du secteur les investissements nécessaires à leur développement et les outils qui permettent la gestion quotidienne de leurs entreprises. Nous avons également ouvert des possibilités pour les filiales du groupe, notamment les banques d'affaires ou les métiers annexes pour apporter leur concours au secteur à travers les crédits à l'adresse des exportateurs. C'est un bouquet d'offres qui devrait permettre aux objectifs ambitieux fixés d'être atteints. Hakim Abdelmoumen, président de l'Association marocaine de l'industrie et du commerce automobile (AMICA). Avec pas moins de 40 milliards de dirhams de chiffre d'affaires à l'export, le secteur de l'automobile est aujourd'hui le premier secteur exportateur au Maroc. Il passera en 2020, sous l'impulsion du plan d'accélération industrielle, des écosystèmes automobiles mis en place et de l'arrivée d'un deuxième constructeur automobile qui est PSA, à plus de 100 milliards de dirhams de chiffre d'affaires. Aujourd'hui les banques sont là pour assister le Plan d'accélération et les écosystèmes. Ce partenariat est un précieux outil pour accompagner cette stratégie ambitieuse qui a été mise en place. Othman Benjelloun, président-directeur général de BMCE Bank Nous avons toujours cru dans les secteurs industriels du pays, de même que nous avons toujours été les piliers principaux de l'économie nationale. Nous soutenons l'industrie automobile depuis l'arrivée des constructeurs automobiles comme Renault ou PSA au Maroc. Il y avait une industrie automobile nationale probante dans les années 1960, à travers les camions Volvo qui étaient montés au Maroc par exemple et nous étions déjà là pour l'accompagner. Aujourd'hui, l'industrie automobile a pris des proportions et une dimension qui nous rendent fiers et enchantés de l'accompagner.