L'homme répond qu'il veut rencontrer le chef du district qui l'accueille quelques minutes plus tard. Attentivement, celui-ci l'écoute. «J'ai une plainte à déposer contre un escroc», affirme-t-il sans qu'il soit interrompu par le chef. Par un pur hasard, lui a-t-il ajouté, il a rencontré, dans un café, un jeune homme tiré à quatre épingles qui l'a poussé à engager avec lui une conversation sur un sujet quelconque. Tout d'un coup, le quadragénaire a cru que son interlocuteur était une personne importante qui entretient des relations avec des responsables, il lui a expliqué qu'il avait l'intention d'acheter un lot de terrain pour y construire une résidence. «Oui, oui, il y en a un situé hors de la zone urbaine, mais je ne sais pas s'il t'intéresse ou pas», lui a-t-il dit sur un ton sérieux tout en lui précisant qu'il est l'ami de son propriétaire. Le quadragénaire, père de famille, lui a exprimé son intention d'y rendre visite avant de décider s'il allait acheter ou pas. Avant de se séparer, ils ont échangé les numéros de téléphone portable et ont fixé le lendemain pour une deuxième rencontre. Effectivement, le lendemain, le jeune homme est arrivé au café, mais pas seul. Il était en compagnie d'un second homme, également quadragénaire. «Voilà le propriétaire du lot du terrain dont je t'ai parlé hier», lui a-t-il présenté le second jeune homme. Tous les trois ont pris le chemin à bord de la voiture du prétendu propriétaire du lot de terrain pour ne s'arrêter qu'à plus d'une trentaine de kilomètres hors la zone urbaine de la capitale économique. En rebroussant chemin, ils ont fixé un autre rendez-vous lors duquel ils se sont rencontrés et l'homme a versé au prétendu vendeur un acompte de 80 mille dirhams. Quelques jours plus tard, ce prétendu propriétaire du lot de terrain lui a téléphone pour l'informer que son fils allait le rencontrer pour lui remettre les documents nécessaires pour commencer la procédure d'achat-vente. Pas moins de deux heures, il a rencontré un jeune homme qui s'est présenté à lui comme étant le fils du prétendu vendeur et lui a remis des documents qui ont mis la puce à l'oreille du quadragénaire. Aussitôt, il a téléphoné à son vendeur. Mais le téléphone ne répondait plus. Sans réfléchir, notre homme s'est rendu directement chez la police. Après avoir écouté son histoire, le chef du district a donné ses instructions à ses éléments de la PJ pour diligenter une enquête. Ils se sont dépêchés le même jour sur le lot de terrain. Les enquêteurs sont arrivés à identifier son vrai propriétaire qui a répondu à la convocation de la police avec ses documents authentiques à la main. Bref, les deux hommes et celui qui s'est présenté comme fils de l'un d'eux sont bel et bien des escrocs. Les investigations ont été entamées et ont été soldées par l'arrestation de celui qui s'est présenté comme le propriétaire du lot de terrain et son fils. Tandis que la personne qu'il avait rencontrée la première fois au café semble avoir pris la fuite et une note de recherche a été lancée contre elle à l'échelle nationale. Il semble que le quadragénaire n'était pas leur première victime.