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Trafic d'or brut à Casablanca
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 19 - 05 - 2005

Quatre Guinéens et un Mauritanien ont été arrêtés pour avoir tenté d'arnaquer des personnes à qui ils ont présenté un mélange de zinc, de cuivre et d'or en prétendant qu'il s'agit d'or brut. Un autre Guinéen, le cerveau de cette bande, est activement recherché par la police.
Rue Aboulwakte, quartier Bourgogne à Casablanca. Abdelaziz se tenait à son commerce, n°80. Ce père de deux enfants, quadragénaire, jouissant d'une bonne réputation, est l'un des marchands d'équipements de bateaux les plus connus à Casablanca. Il connaît également ses clients. Mais il n'a jamais connu cette personne, la quarantaine, très élégante, qui est entrée, ce jeudi 28 avril, à son commerce. Sans s'adresser à lui, cette personne a fait un tour dans le local commercial. On aurait dit un professionnel qui cherche des équipements pour un bateau. Abdelaziz suivait ses pas de ses yeux. D'habitude, il ne s'adresse qu'à ses clients connus et reconnus qui viennent souvent s'approvisionner chez lui. Pour les personnes qui lui sont étrangères, sa règle première était de se mettre sur ses gardes.
Le quadragénaire regardait encore la marchandise alors que Abdelaziz faisait semblant de s'occuper d'autre chose. Un instant plus tard, l'homme est venu vers lui. Il lui a lancé un salut avec un sourire aux lèvres. Par son accent, ainsi que sa physionomie, Abdelaziz a déduit que son «client» n'est pas marocain. «Je m'appelle Mohamed, guinéen de nationalité», s'est-il présenté, sur un ton sérieux. Abdelaziz l'a accueilli chaleureusement, croyant qu'il s'agissait d'un professionnel qui désire acheter des équipements de bateau. Seulement Mohamed lui a expliqué qu'il n'est pas un armateur et que son métier n'avait rien à voir avec la mer. «Je suis un homme d'affaires», a-t-il affirmé. Qu'est ce qu'il voulait d'Abdelaziz ? A part des formules de courtoisie, il n'a pas obtenu de réponse. Et d'un mot à l'autre, Mohamed a profité d'une occasion pour commencer à parler de sa richesse et de ses affaires. Abdelaziz l'écoutait attentivement sans répondre. Il attendait qu'il arrive à l'objet de sa visite. Passés quelques moments, Mohamed a enfin lâché le morceau: «Je suis membre d'une grande famille guinéenne, qui détient des mines d'or en Guinée…».
Abdelaziz est resté bouche-bée. Il ne savait pas quoi lui répondre. Mohamed lui a expliqué qu'il est arrivé au Maroc avec une grande quantité d'or brut et qu'il veut la liquider. Il lui a précisé qu'il s'agit d'un commerce qui lui rapportera gros, qui le rendra riche.
«J'ai maintenant 10 kilos d'or brut, calibre 22 carats», lui a-t-il précisé.
Abdelaziz a fait semblant de s'intéresser à cette transaction. Les deux hommes ont ainsi commencé à négocier le prix. Ils l'ont fixé à 5.000 DH le kilo et se sont mis d'accord sur le versement de la moitié de la somme globale, à savoir 300 mille dirhams. Le reste de la somme devait suivre. «Disposes-tu de documents justifiant qu'il s'agit bel et bien d'or brut ?», lui a demandéAbdelaziz.
Mohamed lui a expliqué qu'il n'en disposait pas. Mais il l'a rassuré que l'un de ses compatriotes les apportera lors de leur seconde rencontre, fixée pour le lundi 2 mai vers 20h. Mohamed est parti. Abdelaziz, lui, était tourmenté. Il ne savait quoi faire. Il a passé toute la nuit à penser à cette histoire d'or et des milliers d'euros qu'il allait gagner. Il a fini par prendre la décision qui convient : alerter la police.
Les éléments de la police judiciaire de Casablanca-Anfa ont attendu impatiemment le moment opportun pour arriver à déchiffrer cette énigme d'or brut. Ils ont mené une surveillance minutieuse autour du commerce d'Abdelaziz. Et vers 20h, une Renault Scénic s'est arrêtée. À son bord, il y avait cinq jeunes hommes. L'un d'eux est descendu pour traîner ses pas vers le commerce et appeler Abdelaziz. Une fois que ce dernier les a rejoints, les limiers ont encerclé la voiture et ont arrêté les cinq jeunes. Qui sont-ils ? Disposent-ils vraiment d'or brut ? Il s'agit de quatre Guinéens, Yah Tyoto Ben Bah, né en 1970, Dialo Alpha Baâgouba, né en 1964, Kiéta kiolé Ben Hadj Anfa, né en 1974 et Mamadi Sissi, né en 1970 et d'un Mauritanien, Dialo Souleïman Mamado, né en 1966. Ils ont tous déclaré être des amis d'un certain Abderrahman Koté, Guinéen, qui les a engagés pour remettre la marchandise à Abdelaziz et à recevoir l'argent sans attirer l'attention de personne. Il leur a promis de leur verser des commissions après l'accomplissement de leur tâche. Où se trouve-t-il ? Abderrahman Koté a disparu. Il n'a plus donné signe de vie. Et la voiture ? C'est ce dernier qui l'a mise à leur disposition. À qui appartient-elle ? Immatriculé au Maroc, le véhicule s'est avéré être la propriété d'un autre Guinéen demeurant à Rabat. Les enquêteurs ont effectué une descente chez lui. Ils n'ont pas trouvé Abderrahman. Cependant, le propriétaire de la voiture, administrateur dans une société de son Etat, a reconnu l'avoir hébergé chez lui à Rabat, depuis quelques mois sans avoir la moindre idée sur le fait qu'il s'adonnait à l'escroquerie.
L'enquête policière a permis également la saisie de deux lots de poudre, le premier d'une quantité de 4930,35 kg et le second de 31,5 kg. De quoi s'agit-il ? L'analyse a permis de révéler que le premier lot est composé d'un mélange de cuivre et de zinc et le second de cuivre et d'or. D'où est venu cet or ? Seul Abderrahman, qui est actuellement en état de fuite, en connaît la provenance. A-t-il tenté d'arnaquer seulement Abdelaziz ? l'enquête policière a révélé qu'Abderrahman avait contacté les responsables de la société Amgala et a prétendu avoir l'intention d'acheter chez eux de la farine pour l'exporter vers des pays africains. Car il entretient des relations étroites avec leurs responsables, leur a-t-il confié. Seulement, il n'est pas retourné chez eux pour entamer les procédures des transactions commerciales. En attendant l'arrestation d'Abderrahman qui semble avoir les vrais clés de cette affaire d'escroquerie, les 4 Guinéens et le Mauritanien ont été traduits devant la Chambre correctionnelle près le tribunal de première instance de Casablanca.


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