ALM : Comment se décline le plan régional agricole à Doukkala Abda ? Abderrahmane Naili : 96 projets potentiels ont été identifiés et évalués dont 83 projets type pilier I pour un montant de 4,4 milliards DH. Ils concernent la betterave à sucre, les céreales, le maraîchage, le grenadier, le lait et la viande rouge. Le reste (13 projets) s'inscrit dans le cadre du pilier II pour un montant de 417 millions DH et concerne l'agriculture solidaire : figuier, olivier, caprier, cactus, vigne, cumin, miel, lait, viande rouge. De même, 5 projets horizontaux y figurent pour un montant de 5,70 milliards DH. Ils concernent l'irrigation localisée, défoncement et epierrage, sauvegarde de la zone chtouka et agropôle. Les projets potentiels retenus, dans ce sens, correspondent à des investissements dont le montant total est estimé à près de 10,5 milliards DH durant la période 2009-2020. La grande part de cette enveloppe, soit 69 %, est dédiée au développement de système de production végétale, alors que le reste est consacré à la production animale. Quel bilan faites-vous des actions menées jusqu'à présent ? La direction régionale de l'Agriculture Doukkala-Abda a lancé un programme de suivi-évaluation pour ces projets et assure un encadrement de proximité pour leurs bénéficiaires. Pour le pilier I, 10 projets sont réalisés au niveau de la région pour un investissement de 3,198 milliards DH au profit de plus de 76.522 agriculteurs. Parmi les projets lancés, on cite celui portant sur l'agrégation de la production laitière par la Centrale Laitière pour un investissement de 1,85 milliard DH touchant près de 29.000 éleveurs et 79.000 vaches laitières. Un autre projet portant sur l'agrégation de la production laitière par Nestlé pour un investissement de 49,71 millions DH touchant près de 12.000 et 18.550 vaches laitières. Un autre projet d'agrégation concernant la production de la betterave à sucre est mené avec Cosumar pour un coût d'investissement de près de 941,4 millions DH au profit de 19.300 producteurs de betterave dans la région. En plus des trois projets importants que j'ai cités, deux autres projets d'agrégation ciblent la production des céréales. Le premier, établi avec Crédit Agricole du Maroc, se trouve dans le périmètre irrigué – des Doukkala. Nécessitant un investissement de 134 millions DH, il touche une superficie de 4.500 hectares (ha) et 900 agriculteurs. Le deuxième projet d'agrégation pour la même filière est réalisé avec Maxigrain pour un investissement de 21 millions DH touchant une superficie de 35.000 ha et 7.000 agriculteurs. Qu'en est-il des cinq projets restants ? Ils portent sur l'intensification et la valorisation de la production des viandes rouges, l'extension d'une unité de multiplication des génisses de race pure en grande hydraulique, l'agrégation de la production de la pomme de terre, l'agrégation de la production du grenadier et l'agrégation de la production du maïs (pop corn). Ces cinq projets présentent un investissement de 193,275 millions DH touchant près de 237 têtes de veaux, 130 têtes de génisses race pure et une superficie de 889 ha plantés par les trois filières pomme de terre, grenadier et maïs pop corn. Environ 8.000 éleveurs et 322 producteurs bénéficient desdits projets. Quant au pilier II, 25 projets sont réalisés au niveau de la région cadre du PAR/PMV, soit + 92% des projets programmés. L'investissement s'élève à 793 millions DH profitant à plus de 80.420 agriculteurs. Ils concernent la production d'olives, de cactus de figues, câpres et cumin. Quelle est la spécificité des projets horizontaux ? L'amélioration et la modernisation des systèmes d'irrigation constituent un axe transversal du Plan agricole régionale de Doukkala-Abda à travers l'introduction de l'irrigation localisée au niveau de la région dans le cadre du Programme national d'économie d'eau en irrigation (PNEEI), qui constitue l'ossature du Plan Maroc Vert (PMV). Dans ce cadre, deux projets ont été lancés par la Direction régionale de l'agriculture Doukkala-Abda. Un projet est en cours de réalisation et concerne la première tranche du programme régional d'économie de l'eau d'irrigation sur une superficie de 10.716 ha pour un investissement de 795 millions DH dans la province de Sidi Bennour. Cette première tranche est en stade d'achèvement. Le nombre de béneficiaires est de 3.038 agriculteurs. De même, un autre projet est en cours de réalisation pour la sauvegarde de la zone Chtouka à travers la mobilisation des eaux de l'Oued Oum Errabia pour irriguer une superficie de 3.200 ha par le système d'irrigation localisé. Le coût d'investissement de ce projet est de 390 millions DH au profit de 600 agriculteurs dans la province El Jadida. Un autre projet est dans le pipe. Il vise l'aménagement des zones bour à travers le défoncement et épierrage sur une superficie de 2.000 ha pour un investissement de 230 millions DH dans la province El Jadida. Quelles sont les retombées socio-économiques du PAR ? Suite à l'amélioration attendue au niveau de la production, nous misons d'augmenter la valeur de la production globale de 66%. Pour la filière animale, la progression de la valeur de production sera importante soit 76%, contre 59% pour la production végétale. Parmi les objectifs escomptés, on cite également le doublement de la valeur ajoutée créée par la production végétale et la multiplication par 2,6 de celle animale, sans oublier la contribution à la création de 86.000 équivalent emplois stables en milieu rural, soit 64 % de plus par rapport à la situation actuelle. L'amélioration des niveaux de valorisation de l'eau d'irrigation figure également au menu. Cela par une amélioration constante des niveaux de productivité des cultures irriguées et la conversion des systèmes d'irrigation pratiqués actuellement en système d'irrigation localisée.