Confidences et règlement de comptes. Le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane a profité de son second passage sur la chaîne d'information en continu qatarie, Al-Jazeera, pour se confier sur certains sujets politiques mais également et surtout régler ses comptes avec les dirigeants de l'opposition parlementaires. Le numéro un de l'Exécutif a sorti l'artillerie lourde contre Hamid Chabat, secrétaire général du parti de l'Istiqlal (PI), Driss Lachgar, premier secrétaire de l'Union socialiste des forces populaires (USFP), et Ilyas Omari, secrétaire général adjoint du Parti authenticité et modernité (PAM). Benkirane est ainsi revenu sur la décision du PI de quitter la majorité gouvernementale pour rallier l'opposition quelque temps après l'arrivée de Chabat à la tête du parti de la balance. «Beaucoup de personnes au Maroc y compris les ministres de l'Istiqlal ne comprennent toujours pas la raison pour laquelle la décision de quitter le gouvernement a été prise», a dit le chef de gouvernement. Et de poursuivre: «Je pense qu'on lui avait promis de quitter la majorité pour ensuite prendre le poste du chef de gouvernement». Benkirane a continué dans sa même lancée accusant son rival politique de «stupidité», notamment pour les accusations portées à son encontre sur des liens avec les organisations terroristes de «Daesh» et du front «Nosra» ainsi qu'avec les services secrets israéliens, le Mossad. Quant au premier secrétaire de l'USFP, le chef de l'Exécutif, également secrétaire général du Parti de la justice et du développement (PJD), l'a qualifié de «tyran» en raison de sa gestion de sa formation politique. «Depuis son arrivée à la tête de son parti, il a fait exploser son groupe parlementaire, diviser son syndicat et éclater la jeunesse de l'USFP», a-t-il affirmé. Benkirane n'allait pas aussi laisser l'occasion passer sans parler de son autre rival au sein de l'opposition, Ilyas Omari. Le numéro un du PJD a tout simplement déclaré que le secrétaire général adjoint du PAM est «derrière toutes les attaques subies». S'agissant des demandes et appels des forces de l'opposition parlementaires à la démission du gouvernement et le recours à des élections anticipées, le chef de gouvernement les a toutes rejetées en bloc au cours de son intervention télévisée. «Pourquoi je vais leur faire cadeau d'une année de mon mandat ? Si les partis de l'opposition sont sérieux dans cette demande, ils n'ont qu'à utiliser d'autres moyens. La Constitution leur donne, en effet, la possibilité d'invoquer une motion de censure au Parlement. Ils peuvent aussi faire descendre les foules dans la rue», a-t-il affirmé. Enfin, Benkirane a confié à l'animateur de l'émission avoir pris des sanctions sévères contre des députés de son parti. Il s'agit de cinq parlementaires qui s'étaient absentés lors de l'élection du président de la Chambre des représentants en avril 2014. Il a ensuite annoncé la reprise du dialogue social avec les centrales syndicales les plus représentatives dans les plus brefs délais.