L'acte III de la présentation du bilan gouvernemental fut une séance de revanche par excellence. Une revanche du chef de gouvernement sur les partis de l'opposition qui ont fortement critiqué son bilan à la tête de l'Exécutif. Benkirane a dirigé son artillerie lourde principalement contre l'Istiqlal, l'USFP (Union socialiste des forces populaires) et le PAM (Parti authenticité et modernité). Le numéro un du gouvernement a commencé par ironiser sur les déclarations de Hamid Chabat, secrétaire général de l'Istiqlal, reliant Benkirane aux services secrets israéliens (Mossad) et le réseau terroriste «Daech». Pour le chef de gouvernement, ces déclarations émanant de l'un de ces principaux opposants politiques ne méritent pas une réponse se demandant s'il est «possible encore de dialoguer avec l'auteur de tels propos». Concernant l'USFP, Benkirane a fait allusion au cours de son discours devant les parlementaires aux problèmes internes qui secouent ce parti d'opposition. «Ils doivent d'abord renforcer la démocratie interne dans leur parti avant de parler de l'homogénéité au sein de la majorité», a-t-il lancé. S'agissant du PAM, le chef de l'Exécutif a reproché à Hakim Benchamass, le président du groupe parlementaire du PAM à la deuxième Chambre, d'occulter les progrès reconnus par les rapports internationaux en mettant plutôt en avant certains détails des indicateurs moins bons. Abdelilah Benkirane a assuré, par ailleurs, que le gouvernement est soutenu par une majorité solide signalant que l'époque où le gouvernement pouvait avoir peur d'un parti politique est bien révolue. «Le mensonge et la mystification ne peuvent pas apporter de résultats ou faire tomber le gouvernement sachant que certaines parties ont déjà tenté de le faire avec des manifestations qui n'ont rapporté que risée à leurs instigateurs», a affirmé Benkirane. Et de poursuivre : «Les partis de l'opposition n'ont pas soulevé les questions auxquelles je m'attendais réellement. Ils ont peut-être leurs raisons mais je me demande pourquoi il n'y a pas eu de questions notamment sur la distribution d'aides financières directes pour les défavorisés ?». Le chef de gouvernement n'a pas manqué au cours de son discours de clarifier certaines données, notamment concernant les réserves des avoirs étrangers du pays qui couvrent désormais 5 mois d'importations. Il a également affirmé que le taux d'endettement n'atteint que les 63% du PIB et que le gouvernement s'apprête à inverser la tendance bientôt. S'exprimant sur les dernières hausses des prix du carburant à la pompe, Benkirane a demandé aux partis de l'opposition d'adopter une position claire sur le sujet. Il les a même défiés de promettre aux électeurs dans les prochaines élections de faire revenir la subvention des carburants.