Le chômage progresse toujours. C'est l'une des principales conclusions de la conférence donnée par le ministre de l'emploi et des affaires sociales, Abdesalam Seddiki, à l'occasion du 1er mai. Ainsi la montée du taux global de chômage dans le pays qui flirte avec les 10% n'est que la partie visible de l'iceberg. D'autres indicateurs montrent la complexité de la situation dans un marché du travail qui a du mal à absorber les nouveaux demandeurs d'emploi sans pour autant être capable d'adopter les chômeurs de longue durée. Dans ce sens, ce sont pratiquement plus de la moitié des demandeurs d'emploi qui sont en fait dans un chômage en «CDI» (contrat à durée indéterminée). Plus sérieusement, les chiffres officiels estiment le nombre de personnes au chômage de longue durée (ndlr : plus d'une année) à pas moins de 59,2%. Une autre réalité choquante vient également s'ajouter à l'addition puisque plus de 45% des chômeurs débarquent fraîchement sur le marché de l'emploi. Malheureusement, les jeunes de moins de 29 ans sont les plus touchés avec plus de 62% du chiffre total. Les femmes ne sont pas mieux loties. Elles représentent le tiers des demandeurs d'emploi tout comme les porteurs de diplômes supérieurs qui se retrouvent logés à la même enseigne. Pour le ministère, la hausse du chômage est le résultat de plusieurs éléments. Tout d'abord, l'hémorragie en termes de postes d'emploi principalement dans le secteur industriel continue toujours en raison de la perte de compétitivité des entreprises du pays face à la forte concurrence à l'échelle internationale. Les difficultés du secteur du BTP (Bâtiment et travaux publics) n'arrangent pas aussi la situation sans parler de la mollesse de la croissance économique en 2014 avec un taux d'à peine plus de 2%. Les prévisions de croissance pour 2015 nettement meilleures (5%) ainsi que la nouvelle stratégie gouvernementale en matière d'emploi laissent espérer une amélioration de la situation dans les prochains mois.