Des entretiens à Genève de M. Aujjar avec des responsables onusiens ont permis de rappeler les positions du Maroc contre les raccourcis réducteurs et pour une approche humaniste de la migration En marge de sa participation aux travaux de la 58-ème session de la commission des droits de l'homme qui se sont ouverts lundi à Genève, le ministre des Droits de l'homme, Mohamed Aujjar a eu des entretiens avec la Haut commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Mme. Mary Robinson et avec le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), M. Brunson Mckinley. Avec Mme Robinson, le ministre a passé en revue l'état de la coopération entre le Maroc et le Haut commissariat de l'ONU aux droits de l'homme. Une occasion pour le responsable marocain de rendre hommage aux positions courageuses exprimées à maintes reprises par l'organisation et Mme Robinson quant aux graves violations des droits des populations des territoires palestiniens occupés, ainsi qu'à l'intérêt et à la sympathie qu'elle ne cesse de témoigner à l'égard de la culture et de la civilisation arabo-islamique. M Aujjar a également félicité le Haut commissaire pour son remarquable engagement en faveur de la lutte contre la discrimination raciale, qui s'est illustré à travers son investissement énergique dans les préparatifs de la conférence mondiale contre le racisme de Durban en Afrique du Sud. Il a plaidé pour la poursuite de cet engagement dans un domaine qui reste particulièrement important pour les autorités marocaines, régulièrement confrontées à des actes de discrimination dont sont victimes les Marocains résidant à l'étranger. L'occasion était aussi propice pour renouveler l'inquiétude du Maroc face à ce que le ministre a qualifié de « raccourcis réducteurs » tendant à favoriser l'amalgame, dans certaines parties du monde occidental, entre islam et terrorisme, à la suite des événements tragiques du 11 septembre. Un amalgame, a-t-il rappelé, qui reste d'autant plus dangereux et injuste que l'islam est une religion de paix, de tolérance et de coexistence. Sur le plan bilatéral, les deux parties se sont félicitées de la qualité de la coopération entre le Maroc et l'organisation onusienne, qui reste exemplaire à bien des égards dans la région africaine et arabe. A cet égard, Mme Robinson a exprimé sa satisfaction de la réalisation, en collaboration entre le Haut commissariat et les autorités marocaines, du Centre de documentation, information et formation aux droits de l'homme de Rabat. Le Souhait est que ce centre puisse acquérir une dimension régionale en matière de formation aux droits de l'homme. Avec le directeur général de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le ministre des droits de l'homme a évoqué l'état des relations bilatérales entre le Maroc et cette organisation intergouvernementale. Le Maroc, a rappelé M. Aujjar, demeure attaché à une approche du phénomène de la migration qui place les droits de l'homme du migrant au centre des préoccupations, et rejette toute conception en la matière qui serait purement sécuritaire. Il a plaidé pour une « approche humaniste et volontariste » de la migration, qui soit à même de favoriser le développement des régions exportatrices de migrants. Un souci dont découlent les efforts du Maroc pour accélérer la ratification de la convention des droits des travailleurs migrants et des membres de leurs familles, ratifiée jusque-là par 19 pays et ne nécessitant plus qu'une seule ratification pour entrer en vigueur. L'un des projets commun du Maroc avec l'OIM est la réalisation au Royaume d'un Centre de ressources pour le droit des migrants, appelé à être consacré à la recherche et à la réflexion sur la défense des droits du travailleur migrant.