«L'indemnité pour perte d'emploi (IPE) allouée pour 6 mois est une bouffée d'oxygène». Ainsi Mohamed Boussaid s'est voulu clair vendredi lors du lancement de cette allocation destinée aux salariés du secteur privé depuis le 1er décembre 2014. Les précisions du ministre de l'économie et des finances démontrent la volonté du gouvernement de venir en aide à ces employés ayant involontairement perdu leur poste sans ouvrir la voie à un enrichissement indu. Le montant de cette prestation équivaut à 70% du salaire perçu dans la limite du SMIG. En détail, la quote-part qui incombe à l'entreprise est fixée à 0,38% du salaire, tandis que la contribution sociale du salarié est à hauteur de 0,19%. Dans l'ensemble, l'indemnité est fixée à environ 2.500 DH et sera octroyée aux bénéficiaires à compter de la semaine prochaine. Une démarche entreprise à la veille du 1er mai. Encore faut-il remplir certains critères pour la percevoir avec effet rétroactif à compter de la date où le candidat a rempli les critères d'éligibilité. Une indemnité oui, mais avec des conditions Pour toucher cette allocation, il faut que le salarié soit à la recherche permanente d'un autre emploi lors de ladite période de 6 mois. «De surcroît, un projet de formation continue rentre dans le cadre de ce système d'IPE», a détaillé Abdeslam Seddiki, ministre de l'emploi et des affaires sociales, lors du lancement de cette indemnité marqué par la présence, entre autres, de Faouzi Lakjaa, également directeur du budget au ministère de l'économie et des finances. A propos de cette formation, Saïd Ahmidouch, directeur général de la CNSS, chargée de la mise en œuvre de ce système, a précisé que ladite formation est susceptible de permettre le «passage d'un secteur à l'autre». Pour l'heure, 3620 demandes sont éligibles. Elles se répartissent entre plusieurs secteurs, notamment le textile, l'industrie et le bâtiment. Et pour couper l'herbe sous le pied des employeurs malhonnêtes, une autre procédure sera de mise. «C'est le juge qui est apte à se prononcer sur une faute grave», a précisé M. Ahmidouch. Anapec, partie intégrante du système Selon Anass Doukkali, l'agence a reçu 3.187 demandes. 11 personnes ont déjà décroché un poste, ainsi elles ne pourront prétendre à cette indemnité. Par contre, 1.800 demandeurs d'emploi après perte de leur poste ont reçu des SMS de l'agence puisque celle-ci traite avec eux aux côtés de la CNSS à titre prioritaire par voie électronique. Parmi ces personnes, 400 se sont rendues à l'agence au moment où d'autres ont déjà entamé la formation. D'aucuns, par contre, désirent créer une entreprise. Et l'Anapec est, selon son directeur, disposée à les accompagner, «notre rôle est de mettre à disposition tous les moyens destinés à leur réintégration au marché d'emploi», a indiqué M. Doukkali. Un fonds d'amorçage de 500 MDH Pour démarrer l'allocation de l'IPE, l'Etat a débloqué un fonds d'amorçage de 500 MDH étalé sur trois ans. «Un montant de 250 MDH a été signé jeudi», a précisé M. Boussaïd. Ces 250 MDH seront dispensés au cours de la première année, le reste étant prévu pour les années à venir. Dans l'ensemble, ce fonds est susceptible de satisfaire les demandes de 30.000 salariés ayant perdu leur emploi. «Un chiffre que nous ne souhaitons pas atteindre», a estimé le ministre de l'économie et des finances.