Tant attendu, le dispositif de paiement de l'Indemnité pour perte d'emploi (IPE) a été lancé ce vendredi, à Rabat, par le ministre de l'Economie et des finances Mohamed Boussaid. Les salariés bénéficiaires de l'IPE pourront désormais toucher 70% du salaire perçu dans la limite du SMIG, durant 6 mois. L'Indemnité pour perte d'emploi (IPE) a été lancée, vendredi à Rabat, pour accompagner les salariés ayant perdu leur emploi, indépendamment de leur volonté, en leur garantissant une réinsertion flexible au sein du marché de l'emploi, à même de préserver leurs droits sociaux. Le ministre de l'Economie et des finances, Mohammed Boussaid, a qualifié ce dispositif de «déterminant», dans la mesure où il vient jalonner le processus de protection sociale des salariés déclarés à la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS), ayant perdu leur emploi de façon involontaire. «Il s'agit d'une opération qui est de nature à contribuer à la modernisation de la politique sociale du royaume, eu égard à son impact positif sur l'ensemble des composantes de la société marocaine, notamment la classe ouvrière», a relevé Boussaid. Il n'a pas manqué de préciser que le lancement de ce dispositif vient mettre en application les dispositions de la loi 03-14 (septembre 2014) modifiant et complétant le Dahir portant loi n° 1-72-184 du 27 juillet 1972 relatif au régime de la sécurité sociale. Accompagnement de l'ANAPEC et de l'OFPPT Outre l'indemnisation financière, l'IPE va permettre aux bénéficiaires de tirer profit des différents programmes relatifs au secteur de l'emploi et de la formation qu'offre l'Agence nationale de promotion de l'emploi et des compétences (ANAPEC), en partenariat avec l'Office de la formation professionnelle et de la promotion du travail (OFPPT). Pour sa part, le ministre de l'Emploi et des affaires sociales, Abdeslam Seddiki, a rappelé que cette prestation, qui consiste en un versement d'un montant équivalent à 70% du salaire perçu dans la limite du salaire minimum interprofessionnel garanti (SMIG), est valable pour une durée de 6 mois. L'Etat a ainsi mis en place un fonds d'amorçage de l'IPE à hauteur de 500 MDH étalés sur trois années. 250 MDH seront mis à disposition au cours de la première année, 125 MDH au cours de la deuxième année et 125 MDH la troisième, si le besoin se fait sentir, a noté Seddiki. 3.620 demandes d'IPE Pour le directeur général de la CNSS, Saïd Ahmidouch, la contribution de l'Etat, par le biais de ce fonds d'amorçage, se veut «exceptionnelle» sur le plan de la sécurité sociale. Et d'ajouter que les contributions sur le long terme sont constituées essentiellement des charges sociales payées par les entreprises et par les salariés. Ainsi, la quote-part qui incombe à l'entreprise est fixée à 0,38% du salaire, tandis que la contribution sociale du salarié est à hauteur de 0,19%. Ahmidouch a fait état, jusqu'à présent, de près de 3.620 demandes éligibles pour l'IPE, réparties sur plusieurs secteurs, en particulier le textile, l'industrie et le bâtiment. De son côté, le directeur général de l'ANAPEC, Anass Doukkali, a assuré, à cet égard, que les bénéficiaires de l'IPE seront accompagnés et encadrés dans la perspective de leur garantir une insertion rapide dans le marché de l'emploi. Cet accompagnement peut prendre plusieurs formules, en fonction du degré de l'autonomie de ces bénéficiaires. Inscrit à l'ANAPEC ou à la CNSS, le bénéficiaire de l'IPE peut profiter d'entretiens de positionnement ou d'ateliers de recherche d'emploi destinés à l'aider à mieux connaître ses compétences et mettre en valeur son expérience et son savoir-faire, voire même être ré-réorienté vers l'OFPPT pour bénéficier d'éventuelles formations le qualifiant à obtenir d'autres opportunités d'emploi.