Parce que son honneur a été touché par une injure, Farid n'a pas hésité une seconde à s'armer d'un couteau et mettre fin à la vie d'Abdellah. Quartier Al Wifak, Hay Hassani à Casablanca. Abdellah et Farid se bagarraient, cette fin de mars vers 20h, devant les yeux des badauds. Ils échangeaient les coups de poings et de pieds. A un moment donné, le round était à la faveur d'Abdellah qui est plus fort que son protagoniste. Les badauds continuaient d'assister au combat sans intervenir. Ils semblaient d'être touchés par un coup égaré. Farid recevait encore des coups successifs lorsqu'il a choisi de s'enfuir à destination de chez lui. Toutefois, Abdellah l'a suivi tentant de l'attraper pour lui asséner plus de coups. Seulement Farid est arrivé à rentrer chez lui. Les badauds ont conçu qu'il avait jeté l'éponge. Quant à Abdellah, il a continué à l'insulter et l'injurier. Certains ont tenté de l'éloigner pour mettre fin à la bagarre. Cependant, Farid est sorti une fois encore de chez lui, il avance vers Abdellah pour l'attaquer. D'un coup à l'autre, Farid a mis sa main derrière son dos pour se saisir d'un couteau. A ce moment, l'un des badauds s'est dépêché vers un publiphone pour alerter la police. Les éléments de la police judiciaire de Hay Hassani-Aïn Chok qui assuraient la permanence se sont dépêchés sur les lieux. Ils n'ont trouvé sur les lieux que quelques badauds. Et les deux protagonistes ? Quelques personnes leur ont expliqué que l'un d'eux a asséné un coup de couteau au côté gauche de la poitrine de l'autre. Ils leur ont précisé que les éléments de la Protection civile ont évacué le blessé vers les urgences de l'hôpital Ibn Rochd, alors que l'auteur du coup a pris la poudre d'escampette. A quelle destination ? Ils n'en savaient rien. Les limiers ont remarqué des tâches de sang maculant l'asphalte. Aussitôt, ils se sont rendus vers les urgences pour avoir les déclarations de la victime. Mais, c'était trop tard. Ils l'ont trouvé corps sans âme. Le cadavre a été transporté illico vers l'hôpital médico-légal d'Aïn Chok pour l'autopsie. Les enquêteurs sont retournés au lieu de la bagarre pour accueillir des témoignages, afin d'avoir le maximum de renseignements sur l'auteur et les circonstances du crime. Un témoin leur a expliqué qu'il avait remarqué un jeune homme en vêtements de sport qui reculait en mettant ses deux mains sur sa poitrine, alors qu'un autre jeune homme qui tenait un couteau avait pris la poudre d'escampette. Il a été croisé par un jeune homme qui passait à bord d'un vélomoteur. Seulement l'auteur du crime l'a menacé avant de disparaître. Un autre témoin a expliqué aux enquêteurs qu'un jeune homme qui semblait être l'ami de l'un des deux protagonistes a tenté de les empêcher de passer à l'irréparable. Seulement, ce n'était pas possible, leur ajoute-t-il avant de le leur indiquer. Qui est ce jeune homme ? Il s'agit d'un trafiquant de drogue, ami de la victime, Abdellah. Il a expliqué aux enquêteurs que l'auteur du crime est le dénommé Farid en ajoutant qu'il ignorait le mobile de cet assassinat. Les éléments de la police judiciaire ont passé la nuit à chercher l'auteur du crime. Mais en vain. Il fallait attendre le lendemain matin pour l'arrêter chez lui. “Je n'avais pas l'intention de le tuer“, déclare-t-il aux enquêteurs. Il leur a expliqué que la victime avait un malentendu avec son frère. Ce dernier est retourné, il y'a quelques jours, en l'Italie. Pour se venger, Abdellah s'est adressé à Farid en l'insultant. Ce dernier lui a tourné le dos. Seulement, Abdellah l'a qualifié de pédéraste en déclarant qu'il l'avait même sodomisé quand il était encore adolescent. Une injure qui a bouleversé Farid, lequel est rentré chez lui pour prendre un couteau et revenir vers Abdellah afin de le blesser. Malheureusement le coup était fatal.