Hamid vient d'être condamné à quinze ans de réclusion criminelle pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Sous l'effet de la colère, il commet l'irréparable. «Je n'avais pas l'intention de le tuer Monsieur le président », a crié haut et fort Hamid aux trois magistrats de la Chambre criminelle près la Cour d'appel de Casablanca. Ce jeune homme ne nie pas toutefois les faits. Il a avoué avoir asséné un coup de couteau à Abdellah à la suite d'un accrochage. Les deux hommes se sont échangé les insultes et les coups de poings. Mais pour quelle raison se sont-ils battus ? Le jour du meurtre, Hamid était à bord d'un bus archicomble. Il est resté debout durant un quart d'heure. Très fatigué, il s'apprêtait à s'asseoir dans une place, qui vient d'être libérée. Seulement, Abdellah y a mis sa jacket et a demandé à sa copine de s'y installer. Très en colère, Hamid a saisi la jacket et l'a jeté tout en regardant Abdellah avec mépris. Ce dernier se trouvait dans une situation embarrassante. Sans vergogne, il a poussé la jeune copine d'Abdellah alors qu'elle s'apprêtait à occuper le siège vacant. Ce comportement n'a pas plu à son copain. Hors de lui, ce dernier a asséné un coup de poing à Hamid. Celui-ci n'a pas pu se maîtriser. Il s'est levé et a poussé Abdellah qui a percuté quelques passagers du bus. En reprenant son équilibre, celui-ci a tenté de lui asséner un coup de poing. Les passagers sont intervenus pour les séparer. Mais en vain. Les deux hommes ont continué à échanger les insultes. Des injures qui ont cédé la place à la violence. A ce moment, le chauffeur a arrêté le bus et s'est adressé aux protagonistes pour leur demander de se calmer ou de quitter le bus. Les deux adolescents avaient les nerfs à vif. Ne pouvant supporter cette situation, le chauffeur et le receveur les ont jetés hors du bus. Hamid et Abdellah ont continué à se bagarrer devant les passants. Certains sont intervenus pour les séparer. Mais toujours en vain. Abdellah est devenu très agressif. Il lui a même craché au visage. Chose que Hamid n'a pu supporter surtout devant les gens qui s'attroupaient autour d'eux. Aussitôt, il a reculé d'un mètre pour surprendre Abdellah avec un couteau à la main. Il le dissimulait sous ses effets vestimentaires. Craignant d'être touché par l'arme blanche, le badaud a reculé pour laisser face à face les deux adolescents. En avançant vers Abdellah, Hamid l'a poignardé à la naissance de la poitrine. Un coup fatal qui a mis fin à sa vie. Hamid a tenté de prendre la poudre d'escampette. Seulement l'un des badauds l'a suivi en courant. Il a réussi à l'immobiliser. Confié à la police qui s'est dépêchée sur les lieux, Hamid a avoué son crime. « j'étais en légitime défense », a-t-il précisé à la Cour. L'avocat de la défense prit la parole. Il a expliqué lors de sa plaidoirie que son client, outre le fait que son casier judiciaire est vierge, jouit d'une bonne réputation. « Il n'avait pas l'intention de poignarder mortellement son adversaire. », a-t-il ajouté. Avant de clore sa plaidoirie, il a réclamé la requalification de l'accusation d'homicide volontaire aux coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner. Le représentant du ministère public a par contre requis la peine maximale arguant que le mis en cause n'avait pas uniquement l'intention de blesser le défunt puisqu'il cachait un couteau sous ses vêtements. Après délibération, la Cour a requalifié la poursuite aux coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner et a condamné le prévenu à quinze ans de réclusion criminelle.