La séance mensuelle à la Chambre des conseillers avec le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane a été reportée. Les responsables de la deuxième Chambre ont annoncé le report de ladite séance dans un communiqué de deux lignes. Les raisons ? Il faut dire que les conseillers n'ont pas jugé bon de préciser les motifs de cet ajournement. Les responsables ont, cependant, omis de préciser qu'il s'agit du deuxième report consécutif de la séance mensuelle à la Chambre des conseillers. Une séance qui devait avoir lieu déjà au cours de la dernière session parlementaire et plus précisément en février dernier. A cette époque, le chef de gouvernement avait préféré effectuer un passage à la Chambre des représentants. Benkirane avait animé deux séances mensuelles consécutives devant la même Chambre. Du jamais-vu depuis le démarrage des séances mensuelles au Parlement. Bien évidemment, l'opinion publique sait que le numéro un de l'Exécutif et la Chambre des conseillers filent le parfait désamour. Et pour cause, la Chambre haute du pays est dominée par les forces de l'opposition. Contacté, Mohamed Ansari, président du groupe parlementaire de l'Istiqlal chez les conseillers, dit ignorer les raisons de ce report. «On m'a informé de l'ajournement de la séance mensuelle sans pour autant me préciser les raisons», dit-il. Une autre source bien renseignée chez les conseillers explique que le report a été rendu inévitable en raison du déplacement de Benkirane en Corée. La même source ajoute qu'il n'est pas encore possible de fixer une nouvelle date en attendant de connaître les détails de l'agenda du chef de gouvernement. Curieusement, ce report coïncide avec la polémique actuelle entre Benkirane et les forces de l'opposition concernant les propos du chef de l'Exécutif au cours des meetings de son parti. Cela dit, il semble que toute l'opposition, notamment au sein de la Chambre des conseilles, ne partage pas le même point de vue. «Certaines voix au sein de l'opposition oublient que M. Benkirane assiste et fait des discours au cours des meetings de son parti en sa qualité de secrétaire général du PJD (Parti de la justice et du développement)», affirme Mohamed Daidaa, président du groupe fédéral à la deuxième Chambre parlementaire. Et de conclure : «Nous pensons qu'il faut s'intéresser aux promesses non tenues par le gouvernement plutôt que les propos de son chef dans les meetings politiques».