Lahcen Haddad est plus que jamais décidé à travailler en concertation directe avec les professionnels du tourisme. Pour ce faire, le ministre du tourisme a besoin d'un interlocuteur unique et représentatif du secteur. «Le secteur pèse près de 7.500 entreprises. Comment voulez-vous que le ministère puisse répondre aux besoins et attentes de tous, s'ils ne s'organisent pas en associations ?», s'interroge Said Tahiri, directeur général de la Confédération nationale du tourisme (CNT), contacté par ALM. C'est dans cette visée que le ministère du tourisme vient de publier une circulaire qui rappelle à l'ordre l'ensemble des acteurs du secteur à s'organiser en associations. «Tout tissu associatif ne peut jouer son rôle et être à la hauteur qu'à travers l'apport de ses membres et leur volonté d'asseoir un partenariat public-privé fort et innovant au vu du rôle qui a été assigné à ce tissu par les règlements métiers. C'est dans ce sens que le législateur a prévu l'obligation des entreprises à se constituer en associations professionnelles régies par le dahir N°1-58-376», rappelle la circulaire. «Aujourd'hui, une nouvelle ère commence pour les associations du tourisme. Fini le bénévolat et l'amateurisme. L'objectif est de renforcer la force de proposition des professionnels du tourisme et ainsi participer de manière constructive et directe au débats et grandes décisions du gouvernement», relève M. Tahiri. Ainsi, sont rappelés à l'ordre les agences de voyages à travers l'Article 28 de la loi 31-96, les établissements d'hébergement et de restauration par l'article 31 de la loi 61-00 et les guides à travers l'article 17 de la loi 05-12. «Le législateur a également prévu des sanctions en cas d'infraction, et la non-adhésion à son association est considérée comme telle et donne lieu aux sanctions administratives prévues par la loi», peut-on lire dans la circulaire. Sur ce point, M. Tahiri explique que le but n'est pas de retirer les agréments aux professionnels, mais plutôt de leur rappeler leurs obligations. «Il faut savoir que pour avoir le droit d'exercer, les agences de voyages, les établissements d'hébergement et de restauration et les guides sont tenus de s'acquitter d'une cotisation d'adhésion à une association professionnelle. Cependant, une fois l'agrément en poche, les cotisations annuelles (allant de 5.000 à 50.000 dirhams selon la taille de l'entreprise) s'arrêtent. Mais ce qu'ils ne savent pas, c'est que c'est une infraction à la loi», explique à ALM M. Tahiri. Et de poursuivre : «La circulaire du ministère constitue un premier pas pour ressouder les rangs chez les professionnels et leur permettre de renforcer leurs capacités financières et matérielles en vue de mieux assister le gouvernement dans ses décisions». En gros, à travers la circulaire, le ministère du tourisme exhorte toutes les entreprises touristiques réglementées à se conformer aux lois qui les régissent en adhérant à leurs associations, et à en faire le lieu d'échange et d'appui de toutes initiatives émanant du secteur auprès de tous les acteurs concernés. «Cette circulaire sera suivie d'un contrat-progrès entre les associations de la CNT et le ministère, avec pour objectif de mieux accompagner les besoins et les attentes de professionnels», conclut M. Tahiri.