La société civile sera à l'honneur le 13 mars. Et pour cause, le Maroc célèbrera pour la première fois la Journée nationale de la société civile. A cette occasion, le chef de gouvernement vient d'adresser une circulaire à tous les ministères et les administrations publiques. «Le peuple marocain s'apprête à célébrer le premier anniversaire de la Journée nationale de la société civile qui est une occasion nationale pour fêter les associations et les organisations de la société civile ainsi que pour la valorisation de leurs efforts et actions», explique Abdelilah Benkirane dans sa circulaire destinée aux ministres et aux hauts commissaires. «Dans ce sens, je vous appelle à exhorter tous les services sous votre tutelle à l'échelle nationale et locale, à l'adhésion efficace et responsable à travers l'élaboration et l'exécution de programmes célébrant cette occasion nationale», a t-il ajouté. Plus concrètement, le gouvernement veut des manifestations intellectuelles, culturelles et artistiques ainsi que des activités sportives, médiatiques et sociales. Le but, selon le chef de gouvernement, est de mettre en lumière les efforts des différents acteurs associatifs. La circulaire s'adresse également aux écoles et universités appelées à jouer un rôle éducatif et culturel par le biais d'activités de sensibilisation sur le rôle de la société civile et son importance dans la diffusion de la culture du volontariat, de la solidarité et de l'initiative. Pour rappel, Sa Majesté le Roi Mohammed VI avait donné l'année dernière ses Hautes instructions au chef de gouvernement pour faire du 13 mars de chaque année une Journée nationale de la société civile. Un communiqué du Cabinet Royal avait indiqué que cette journée, qui ne sera pas fériée, sera l'occasion de célébrer les associations et les organisations de la société civile, de mettre en valeur leurs efforts et leurs actions et de prospecter leur avenir. A noter, enfin, que le gouvernement avait lancé un dialogue national sur la société civile. Une commission spéciale créée à cette fin avait supervisé ce dialogue durant la période allant du 13 mars 2013 au 13 mars 2014. Le débat national avait été marqué par l'organisation d'une série de rencontres, de consultations et de conférences, avec la participation de près de 10.000 associations en plus de divers établissements publics nationaux et organisations internationales en charge de l'élargissement de la participation civile, son organisation et sa mise à niveau. A l'issue de ce dialogue, un rapport avait été dévoilé avec de nombreuses recommandations notamment l'adoption d'une Charte nationale de la démocratie participative. Le rapport de la commission a, par ailleurs, préconisé l'opérationnalisation de la participation civique, à travers la mise en place des fondements juridiques opérationnels des supports relatifs aux motions et pétitions, ainsi qu'à la consultation publique. Une année de travail Le dialogue national sur la société civile et ses nouvelles prérogatives constitutionnelles avait été mené durant une année jour pour jour. La commission nationale créée à cette fin a organisé 18 rencontres régionales avec la participation de plus de 7.000 associations locales et nationales. La société civile active à l'étranger n'était pas en reste puisque 3 rencontres ont eu lieu avec des associations marocaines actives à Lyon, Paris et Bruxelles. La commission a, par ailleurs, réceptionné des mémorandums détaillés émanant de 140 associations et organismes gouvernementaux. En outre, la commission nationale du dialogue a organisé huit rencontres scientifiques et des consultations avec des experts internationaux en collaboration, notamment, avec la Banque mondiale. Le rapport général, réalisé par la commission sur la base des consultations, a insisté sur le partenariat Etat-société civile qui passe notamment par la valorisation des acquis. Il a été question dans le rapport de la prise en considération de la démocratie participative comme maillon du processus d'édification de la démocratie au Royaume. Environ 60.000 associations Selon les statistiques gouvernementales, il y aurait au Maroc quelque 60.000 associations actives. Ces chiffres datent de 2014 quand le gouvernement a dévoilé la valeur totale des aides publiques octroyées aux associations. Les aides fournies aux ONG avoisinaient l'année dernière les deux milliards de dirhams. Si les fonds octroyés aux associations sont conséquents, l'Etat veut exercer plus de contrôle concernant l'utilisation de ces aides. C'est d'autant plus vrai que quelques centaines seulement des organisations se partagent la part du lion des aides. Par ailleurs, de nombreuses autres associations reçoivent également des aides de l'étranger. Selon le Secrétariat général du gouvernement, la société civile marocaine a reçu de l'étranger depuis 2006 et jusqu'à fin octobre 2014 pas moins de 1,2 milliard de dirhams (MMDH). Toujours selon le SGG, c'est la capitale du Royaume qui arrive en tête du classement avec pas moins de 89 associations bénéficiaires des aides étrangères devant Casablanca, qui arrive deuxième avec quelque 49 ONG.