Il y a quelques années le Maroc s'est inscrit dans une politique de redressement du secteur de la pêche maritime. L'enjeu était de grande taille. La stratégie adoptée, «Halieutis», s'appuyait sur trois piliers liés à la préservation des ressources, formation des ressources humaines et développement des infrastructures et des produits. Quelques années après, beaucoup de chemin a été parcouru mais il reste beaucoup à faire. Quel bilan, aujourd'hui, de cette stratégie? Le premier souci, comme souligné par le ministre de l'Agriculture et de la pêche maritime Aziz Akhannouch, a été la préservation des ressources. Nouvelle donnée dans ce sens, «nous sommes en train d'élaborer le Plan national de contrôle de la pêche maritime qui implique toutes les autorités nationales en charge de cette mission. Peu de pays, même de l'Europe, en sont dotés et ce plan nous permettra de figurer parmi les puissances halieutiques les plus avancées dans ce domaine», explique le ministre. Notons que pour remédier aux faiblesses des dispositifs du suivi et d'aménagement de certains stocks, un contrat programme a été mis en œuvre par l'INRH. De même des efforts ont été consentis dans le cadre du renforcement des moyens logistiques et d'intervention. «La flotte d'intervention dans la zone littorale est quant à elle passée de 9 unités en 2009 à 16 en 2014. De plus, l'INRH est en cours de finalisation de son projet d'acquisition d'un nouveau navire de recherche davantage adapté pour un suivi exhaustif des ressources et de leurs écosystèmes», souligne-t-il. Par ailleurs, le nombre d'espèces couvertes est passé d'une dizaine en 2009 à plus d'une vingtaine en 2015. Notons dans le même cadre que l'INRH a obtenu un accroissement de 60% de sa subvention étatique (90 millions de dirhams en 2014 contre 56 millions de dirhams en 2009) et son budget a évolué de 26% sur la période pour atteindre 262 millions de dirhams en 2014 avec un support financier du Fonds de pêche de 143 millions de dirhams, échelonné sur la période 2010 à 2014. De même, le taux de couverture de la ressource par des plans de gestion a atteint 85% à fin 2014 contre à peine 5% en 2009. Assurer la traçabilité a également été à l'ordre du jour de cette stratégie. 2.194 navires de pêche avec des balises de géolocalisation par satellite (VMS) ont été équipés dans ce sens et des efforts ont été consentis dans le but de moderniser le Centre national de surveillance. L'investissement total au titre de ces deux mesures s'est ainsi élevé à 80 millions de dirhams. Dans le volet de l'amélioration des conditions de travail, 43 villages de pêcheurs et points de débarquement ont été aménagés avec une enveloppe budgétaire de 2,1 milliards de dirhams. Par ailleurs, et dans l'objectif de structurer les canaux de distribution, des projets de création de marchés de gros ont été mis en place. Sur les 10 infrastructures prévues, 7 ont été livrées dont 5 réalisées dans le cadre du programme MCC. L'investissement total totalise environ 600 millions de dirhams. Notons que dans le cadre de l'équipement des barques artisanales une étude a été lancée. L'objectif visé est de généraliser ce programme. Au niveau de gestion des ports, le ministre a annoncé que sur les 22 ports existants, 14 sont aujourd'hui gérés par l'ONP, soit 62%. Notons que les 8 ports restants vont faire l'objet de négociations avec l'ANP. Au niveau des investissements privés dédiés à la valorisation, une progression a été notée. Les investissements ont été de l'ordre de 1,7 milliard de dirhams entre 2009 et 2014.