Après avoir flambé de 10 % et plus pendant les deux dernières semaines, les bourses mondiales se sont offert un repos bien mérité. Aucune tendance bien définie ne s'est dégagée la semaine passée : les bourses n'ont aucune raison pour monter ou pour descendre. Elles ont donc joué la pause. Après avoir flambé de 10 % et plus pendant les deux dernières semaines, les bourses mondiales se sont offert un repos bien mérité. Aucune tendance bien définie ne s'est dégagée la semaine passée : les bourses n'ont aucune raison pour monter ou pour descendre. Elles ont donc joué la pause. Le CAC a baissé d'un peu moins de 1%, tandis que le Standard& Poor termine la semaine quasiment inchangé. Les investisseurs sont coincés entre deux phénomènes contradictoires : la bonne santé de l'économie américaine et une valorisation raisonnable du marché des actions. Les fondamentaux de l'économie américaine sont toujours bons bien qu'ils aient quelque peu fléchi cette semaine . L'indice des ventes de détail américain n'a progressé que d'un petit 0,3 % le mois dernier alors que le marché anticipait un robuste 1 %. Les demandes d'emploi ont, elles, moins baissé que prévu. Les économistes affirment aujourd'hui, qu'au bout du compte, les Etats-Unis ne seraient jamais entrés en récession ; ils avaient tout simplement besoin de digérer le sur-stockage dû à la récente folie des nouvelles technologies. La nouvelle ne serait pas si bonne que cela puisqu'elle signifierait… que la récession est encore à venir, en 2003 pour certains. Où l'on retrouve, encore et encore, le fameux scénario en W : chute brutale, suivie d'une vive remontée ( dans laquelle nous serions), puis rechute brutale (à venir prochainement)… En ce qui concerne les actions, les analystes s'accordent pour dire qu'elles sont à leur juste prix, sinon même surévaluées. Les PER tournent autour d'une moyenne de 20 en Europe et 22 aux Etats-Unis. Le Dow Jones n'est qu'à 7% de son record absolu atteint en février 2000. Les mauvaises nouvelles, comme à l'accoutumée, sont venues cette semaine des technologiques. Nokia a sonné la charge en révisant à la baisse ses prévisions de vente, entraînant dans sa chute ses concurrents comme Lucent ou Alcatel. Les valeurs télécoms, toujours aussi chahutées, n'attirent plus les investisseurs. Les constructeurs informatiques ont, eux aussi, été particulièrement attaqués après que le Crédit Suisse First Boston eut dégradé sa prévision de croissance du marché de 5 à 10% pour 2002. C'est classique dans une telle phase de cycle, la rotation sectorielle a profité aux valeurs de croissance défensives ou aux valeurs cycliques industrielles dont, particulièrement, celles des produits de base privilégiés par une majorité d'analystes. C'est ainsi que Bayer, Daimler Chrysler ou Repsol ont bien tiré leur épingle du jeu. Le cru 2002 ne sera pas fameux en terme de profit. Les entreprises vont consacrer cette année au nettoyage de leurs comptes et préparer, espère-t-on, un joli rebond de leurs bénéfices en 2003. En conclusion, la valorisation élevée des marchés, une reprise économique molle et le toilettage des comptes des entreprises font présager une progression raisonnable des marchés en 2002, de l'ordre de 10 à 15%. Par Raphaël Mergui