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Une alliance de progrès
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 18 - 03 - 2002

Les mutations que connaît le Maroc nécessitent un nouveau mode de gestion politique. L'ADL sera-t-elle à même de relever ce défi ?
Voilà un parti qui annonce sa création par un acte d'engagement. Il faut le signaler, de prime abord, rares sont les entités politiques qui disposent du courage nécessaire pour annoncer dès le jour de leur naissance leur détermination à aller dans le sens contraire du sens commun. Cette donne rare et chère, nous l'avons vu, en 1959, lorsque l'UNFP tenait son congrès constitutif sous la devise « Plus de vie partisane !», soit à un moment où l'inspection autoritaire fût un mode de gestion organisationnelle.
Hier comme aujourd'hui, il n'y a pas l'ombre d'un doute qu'il ne s'agit en aucun cas d'une stratégie naïve ou nihiliste, mais d'une volonté réelle qui aspire à la libéralisation des énergies dont disposent les nouveaux acteurs du changement. Changement dans la société et de la société. Ceci dit, il n'en demeure pas moins que le Maroc d'aujourd'hui n'est pas celui d'hier et que chaque société ne saurait poser que les questions auxquelles elle pourrait répondre.
«Pessimisme de l'intelligence, optimisme de la volonté», disait Antonio Gramsci.
L'acte d'engagement de l'ADL constitue aux yeux de ses membres fondateurs «une rébellion contre l'essoufflement de la vie politique, contre le recul de la réflexion, contre la dispersion et la division des forces politiques, contre l'éloignement des jeunes des centres de décision, contre la stérilité des calculs politiciens étroits, contre le discrédit des institutions et des consultations électorales, contre les obstacles bureaucratiques à l'esprit d'initiative et d'entreprise, contre les criants déficits sociaux de notre pays, contre la fatalité de vraies réformes dans ce pays».
Ceux qui ne sont habitués à ne voir dans le libéralisme, dans sa version locale, qu'un simple moyen de vivre au dépend de l'Etat, sous sa protection et grâce à ses rentes, vont être déçus, et seront dans l'obligation de se ressourcer dans le libéralisme progressiste qui rejette «toute forme d'archaïsme, de clientélisme et de bureaucratie».
Sans supercherie ni imposture, l'Alliance des libertés prône «une approche identitaire voulant que le Maroc capitalise sélectivement les acquis de son histoire, interagisse positivement avec son environnement et se projette résolument dans l'avenir, sans romantisme, sans frilosité, sans complexe. Il va sans dire que dans toute cette affaire, ce qui compte c'est l'engagement «à réfléchir, proposer et agir» dans le sens de l'atténuation des «déviations hégémoniques» de la mondialisation, de «soulager les inégalités douloureuses et dangereuses qu'elle engendre et de contribuer efficacement à infléchir le courant irréversible de ce phénomène». Il s'agit, certes, d'une alliance qui croit fermement au vertu de la liberté, mais qui rejette le libéralisme sauvage comme elle rejette le conservatisme de tous bords et le dogmatisme.
Contrairement à certains jugements de valeurs préconçus et hâtifs, l'ADL s'engage à agir «en coopération avec toutes les forces de paix, de liberté, de progrès et de justice de par le monde». Dans le même ordre, il y a lieu de rappeler que tout citoyen a besoin, aujourd'hui plus que jamais, d'espérer et de croire à la promesse qui lui a été donnée, même si ce n'est qu'une promesse. L'ADL, en tant que nouveau-né, «se veut un parti moderne, un parti de proximité avec la population, un parti cultivant les valeurs de compétence, de mérite, d'humilité et de courage intellectuel et politique».Promesses faites, il n'y a désormais plus de place au lexique stérile qui insulte l'avenir. Il s'agit d'une nouvelle force progressiste. Ses membres fondateurs l'ont annoncé et ils comptent tenir leurs promesses.


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