Un total de 72.000 passagers arrive de ces pays foyers de l'épidémie. 84% d'entre eux ne sont que de transit à l'aéroport, les autres sont en déplacement au Maroc. Autant de facteurs qui font que le Royaume prend au sérieux le risque de contamination par le virus Ebola. «Le risque zéro n'existe pas. Mais nous mettons tout en œuvre pour riposter contre l'introduction au Maroc de l'épidémie du virus Ebola». Les propos sont de El Houssine Louardi, ministre de la santé, qui était en visite, lundi 12 janvier 2015, à l'aéroport Mohammed V à Casablanca, en compagnie de Mohamed Hassad, ministre de l'intérieur, pour s'enquérir du bon fonctionnement du dispositif mis en place pour le contrôle des passagers provenant des pays touchés par le virus. Ainsi face à une flambée épidémique du virus dans les pays touchés (Ndlr : L'OMS recense 20.116 cas pour 7.857 décès), les autorités marocaines se veulent vigilantes. Caméras thermiques, caméras infrarouges (avant, pendant et après tout vol), agents de sûreté en tenue de protection, équipes médicales et ambulances prêtes à intervenir, tunnels d'isolement à pression négative, unités sanitaires spéciales, laboratoires…), tels sont les moyens mobilisés au niveau de l'aéroport pour détecter les cas suspects d'Ebola, prévenir toute propagation du virus et, le cas échéant, intervenir pour un éventuel traitement de malades. Tout ceci, en coordination entre les différents acteurs : ministère de la santé, OMS, administration de l'aéroport, aéroports et pays émetteurs, gendarmerie royale, militaires. C'est ce qu'a assuré le ministre, ainsi que les divers intervenants, lors d'une conférence de presse tenue à l'issue de la visite d'inspection du dispositif de veille contre Ebola mis en place à l'aéroport qui reçoit sept millions de voyageurs chaque année. Grâce à ce dispositif, le Maroc ne déplore jusque-là aucun malade atteint d‘Ebola, a assuré le ministre. Selon la même source, seuls 27 cas suspects ont été détectés avant d'être dépistés négatifs. «Tous les passagers en provenance des pays touchés et qui sont en déplacement au Maroc sont étroitement suivis durant 21 jours, période de l'incubation du virus. Une mesure qui a concerné plus de 9.200 passagers», a précisé le ministre, assurant que le Maroc dispose de moyens qui n'ont rien à envier à ceux qu'on peut trouver dans les pays les mieux équipés et ce pour une protection maximale. Des moyens déployés de manière proportionnelle aux risques encourus par le Maroc. A ce titre, le ministre a tenu à relativiser l'ampleur de la menace de propagation d'Ebola au Maroc, soulignant que le danger n'est toutefois pas comparable à celui des pays touchés qui sont des foyers épidémiques. Par ailleurs, M. Louardi n'a pas manqué de rappeler les différents axes du plan national de veille et de préparation à la riposte contre le virus Ebola (voir entretien). En effet, ce plan s'articule autour de la prévention, la détection des cas suspects, puis l'éventuelle prise en charge d'un malade. Le plan comprend aussi un volet sensibilisation et communication, ainsi qu'un volet coordination.