Première au Maroc, le Championnat national de jeux-vidéo amorce ses péripéties ce week-end à Casablanca. «Counter-Strike», «Pro Evolution Soccer», ou encore «Warcraft», des vocables qui semblent, pour le commun des mortels, sortir tout droit des studios Hollywood. Pas pour les «gammers», joueurs invétérés scotchés en permanence devant leurs écrans, une main sur le clavier, l'autre malmenant sans pitié la souris. Que les amis des bêtes se rassurent, nos amis ne feraient pas de mal à une mouche, la souris est en plastique et est reliée à l'ordinateur. À l'initiative de Saïda Bayna, membre marocain du Comité international «Electronic Sport World Cup», qui compte l'affiliation de 50 pays et qui organise le Championnat du monde de jeux-vidéo, le premier Championnat du Maroc de jeux en ligne débute ce week-end. Plus qu'une communion où l'on se bastonnera à longueur de journée par claviers interposés, l'événement se veut une occasion, d'une part, d'initier le jeune public aux nouvelles technologies de l'information. De l'autre, il s'agit d'institutionnaliser cette passion qui, sous d'autres cieux, peut inexorablement faire office de gagne-pain. Il s'agit également de changer la vision que l'on se fait de cette passion, considérée comme l'ennemi à abattre car dévoreuse de temps et obstructive par rapport au développement intellectuel, sociologique et relationnel de son pratiquant. Loin de là, car les jeux-vidéo ont un effet stimulateur sur tous les sens de la personne. Cela lui permet d'accroître ses capacités à appréhender une situation, l'analyser et prendre une décision dans un espace-temps excédant rarement une seconde. Pour ce premier Championnat national, des milliers de jeunes seront en lice, par réflexe, mais surtout grâce à l'enjeu de taille qu'il présente. En effet, cette première édition aura le mérite de dégager dix Marocains qui prendront part au Championnat du monde, prévus en juillet au Futuroscope de Poitiers, en France. «J'estime que c'est une façon d'initier le jeune public aux nouvelles technologies de l'information, via ces meetings festifs, ludiques et éducatifs. Par là-même, l'objectif est de contribuer au rayonnement de mon pays, le Maroc, qui sera pour la première fois en lice pour l'événement planétaire», souligne Mme Bayna. Les éliminatoires se dérouleront au niveau des dix grandes villes du Royaume, au cours de compétitions communément appelées LAN, pour Local Arena Network, qui s'étalent sur une durée de 48h non-stop. Les LAN, qui rassembleront des centaines de joueurs, auront pour finalité de distiller la crème de la crème, soit dix joueurs de chaque région. De ce fait, l'aboutissement de ces éliminatoires est d'identifier les cent meilleurs joueurs au niveau national, qui croiseront le fer entre eux au cours de la finale afin, une fois de plus, d'écumer les dix meilleurs joueurs nationaux. Pour leur mérite, ces derniers auront le privilège de représenter le Maroc lors du Championnat du monde. Un événement doté de 200.000 euros et dont l'organisation nécessite une enveloppe de plus de 2 millions euros. Par ailleurs, «Counter-Strike» appartient au genre FPS (first person shooting) qui permet au joueur d'évoluer en vue subjective. Ce genre de jeu est également connu sous le nom de «Doom-like» ou «Quake-like», en référence au succès planétaire des années 90, l'excellent «Doom», initiateur et ancêtre des FPS. «Counter-Strike» est un combat à mort, les joueurs n'ayant que l'embarras du choix concernant les armes. Il met aux prises deux équipes de cinq joueurs chacune, les terroristes et les antiterroristes. «Pro Evolution Soccer» est, pour sa part, un jeu de football qui n'a presque rien à envier aux matchs sur pelouse. Quant à «Warcraft», c'est un jeu de stratégie en temps réel. Il consiste à collecter des fonds, généralement, dans ce genre de jeu, en collectant des minerais précieux que votre raffinerie transforme en monnaie. Il faudra ensuite bâtir sa base, créer ses unités de fantassins et de blindés, sa flotte navale et aérienne, tout en passant à l'offensive ou repousser les attaques ennemies. C'est avec nostalgie que «Warcraft» nous fait rappeler le premier chef-d'œuvre en la matière, «Command & Conquer», avec ses opus «Alerte Rouge» ou «Mission Tesla». À noter que «Pro Evolution Soccer» et «Warcraft» se jouent à un contre un.