Le débat entre les acteurs locaux et les habitants de la capitale économique est relancé à chaque fois qu'un logement insalubre s'effondre. L'année en cours a enregistré plusieurs effondrements de maisons à Casablanca notamment au quartier Bourgogne qui a connu, en juillet dernier, l'effondrement de trois immeubles faisant 23 morts au total. Ces incidents ont accéléré le rythme de démolition comme en atteste la destruction récente de quelque 39 maisons menaçant ruine à Arsat Ben Slama dans la préfecture des arrondissements de Casablanca-Anfa. Une opération qui entre dans le cadre du projet de l'Avenue Royale reliant la mosquée Hassan II à la place des Nations Unies, sous la supervision de la Société nationale d'aménagement communal (Sonadac). Quelque 185 ménages ont déjà bénéficié d'un nouveau logement et le reste sera bientôt relogé dans les délais les plus courts possibles, a souligné le chef de service de la communication à la préfecture des arrondissements de Casablanca-Anfa, Mostafa Qouassem. Une partie de ces familles qui ne sont pas encore relogées ont été accueillies dans des espaces provisoires. Le comité provincial des bâtisses menaçant ruine a pu reloger plus de 1 463 familles de près de 5 732 personnes, soit 22% du total des familles concernées et a pu présenter également des propositions de relogement au profit de près de 2 400 familles de plus de 10 000 personnes. Le DG de la Sonadac, Saad Laachfoubi estime que dans le cadre du projet de l'Avenue Royale et suite à une expertise effectuée par le Laboratoire Public d'Essais et d'Etudes (LPEE), un travail de recensement des populations résidant dans des Constructions Menaçant Ruine (CMR) a été opéré par l'Autorité Locale. Une convention pour le relogement des habitants des CMR a été signée au niveau de la région du Grand Casablanca concernant près de 9 250 ménages, sur la période 2014-2016. Sur les 6 801 ménages résidant au niveau de la Préfecture d'Arrondissement de Casablanca-Anfa, près de 4 000 ménages seraient dans la zone d'intervention de la Sonadac. Au 28 novembre dernier et sur ces 4 000 ménages, Quelque 1 213 ménages (soit près de 4 500 personnes) ont été relogés de manière définitive et près de 887 ménages disposent d'une offre et finalisent actuellement leur dossier de relogement. Près de 100 ménages supplémentaires seront, eux aussi, relogés d'ici la fin de l'année. Depuis le démarrage de l'opération CMR, l'autorité locale a aménagé des sites d'accueil transitoires d'une capacité totale de près de 150 ménages (650 personnes), qui, en fonction des disponibilités, sont proposés aux populations concernées, avec tous les services d'accompagnement nécessaires. A nos jours, près de 150 ménages ont transité par ces sites avant d'être relogés de manière définitive. Dans le cadre d'une convention pour le relogement des habitants des constructions menaçant ruine, signée en avril dernier au niveau de la région du Grand Casablanca pour la période 2014-2016, plus de 4 250 autres ménages sont pris en charge par la société Idmaj Sakane, au niveau de la commune urbaine de Mejjatia Ouled Taleb. En vertu de cette convention, la commune urbaine de Casablanca prend en charge la destruction de 1 127 bâtisses, alors que la Sonadac en démolira 1 053, situées sur le tracé de l'Avenue royale. Selon les statistiques de la Wilaya du Grand Casablanca, plus de 9 000 ménages sont concernés par ce programme, 2 180 maisons seront démolies et 6 338 maisons ont été soumises à l'expertise du Laboratoire Public d'Essais et d'Etudes (LPEE). Ces chiffres montrent l'ampleur de la problématique à laquelle sont confrontés les autorités locales, les élus et tous les acteurs civils au niveau de la région du Grand Casablanca. Pour les acteurs associatifs, ce programme a connu des anomalies dans sa mise en oeuvre notamment dans la valeur des offres en plus des retards dans la livraison des appartements, une problématique qui a engendré d'autres problèmes liés aux récalcitrants qui veulent profiter des mêmes avantages que les chefs de familles. A ce propos, le secrétaire général de la Fédération des Associations de l'Ancienne Médina, Moussa Sirajeddine a souligné, dans une déclaration à la presse, que les alternatives suggérées consistent en des maisons de 46 m2 se situant dans la banlieue de la ville pour une valeur de 200 000 dirhams notant que ces maisons relèvent de la catégorie du logement social à un prix de 140 000 dirhams. La gravité du problème nécessite des efforts des autorités locales et des responsables concernés pour trouver des solutions efficaces. Le traitement de ce dossier doit impérativement tenir compte du côté social. Toutes ces données, qui mettent en exergue l'ampleur de ce dilemme qui touche la paix sociale dans la plus grande ville marocaine, ont poussé à réfléchir pour trouver des solutions d'urgence incluses dans le projet de développement du Grand Casablanca (2015-2020). Ce plan de développement prévoit l'amélioration des conditions de vie des habitants casablancais en veillant au respect de l'environnement et du cachet identitaire de la mégalopole marocaine, coeur battant de l'économie nationale.