«Je suis née à Genève. Mon père est helvético-syrien et ma mère est marocaine», c'est en ces termes que Samia Tawil s'est présentée à nous lors de notre première rencontre à Genève, ville où elle est née et a grandi. Le public marocain a eu l'occasion de découvrir cette artiste lors de la dernière édition du Festival Mawazine rythmes du monde. Elle revient à sa rencontre, cette fois-ci à la métropole du pays où elle donnera son show-case à la Fnac Morocco mall ce vendredi 21 novembre avant de se produire en concert dans l'emblématique coin Rock de la corniche casablancaise, «Le B-rock», samedi 22 novembre. Deux dates où Samia fera la promotion de son premier album «Freedom is now». Freedom is now est le cri que lance cette jeune artiste face aux injustices qu'elle voit autour d'elle. C'était également pour elle une manière de célébrer la mouvance qui a touché les pays arabes ces deux dernières années. «Je ne sais pas si l'on peut vraiment parler de célébration de ce Printemps arabe à l'heure actuelle», ajoute-t-elle mais, c'est cette liberté de s'exprimer, de crier et de s'arracher ses droits qui la touche le plus, et qu'elle voudrait célébrer. Une ode à la liberté donc, mais à l'amour également. Car l'album de Samia regorge de morceaux où la jeune femme qu'elle est partage avec son public des textes qui la touchent et qui, cette fois-ci, célèbrent l'amour. Samia Tawil s'est frayé un chemin dans le monde artistique et son nom est aujourd'hui de plus en plus connu sur la scène musicale genevoise. L'on décrit souvent sa musique comme étant du «funk-rock vintage» et il faut dire que sa sensualité et sa belle âme sur une scène lui donnent une présence très spéciale. Sa maman étant auteure de roman poétique, Samia Tawil a eu un penchant, depuis sa tendre jeunesse, pour l'écriture. Elle a ensuite fait de la danse où elle pouvait avoir une carrière internationale si elle n'avait pas tranché pour son plus grand faible, la musique. «J'étais encore adolescente quand un label a proposé de produire mes chansons, mais il faut dire qu'on ne voyait pas les choses de la même manière. On me voyait plutôt comme une nouvelle pop star montante, moi, je voyais autre chose». Elle n'a pas eu tort puisque son côté suave mais rebelle, on le sent aussitôt quand on découvre la force évocatrice de ses paroles qui témoignent très souvent d'injustices sociales. De ses origines, Samia nous confie qu'elle a été surtout influencée par son côté marocain. «Depuis toute jeune, c'est surtout le Maroc que j'ai connu». Parmi ses influences, bien que majoritairement anglophones (Pink Floyd, Lenny Kravitz, Prince...), on trouve Oum Kalthoum, Fayrouz et la musique gnawa dont elle se dit «fascinée». Avec son groupe très cosmopolite d'ailleurs, Samia n'hésite pas à glisser discrètement de la darbouka ou autres tonalités arabes dans ses morceaux. Samia, qui est également enseignante de philosophie à Genève, avait brillamment présenté son premier album «Freedom is now» en avant-première au prestigieux Montreux Jazz festival en juillet dernier, elle n'hésitera pas à en faire autant dans son pays d'origine, le Maroc.