Le Maroc est disqualifié de la Coupe d'Afrique des Nations 2015 et ne prendra pas part à la 30ème édition du plus grand événement sportif du continent. Comme annoncé le week-end dernier, le comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF) s'est réuni au Caire hier, mardi, et a émis ce verdict sans appel. La CAF explique, dans un communiqué publié sur son site web, avoir pris connaissance de la position du Maroc exprimée samedi dernier via un communiqué du ministère de la jeunesse et des sports. «Cette réponse indique clairement que la Fédération royale marocaine de football réitère son refus d'organiser la compétition aux dates indiquées (17 janvier – 8 février 2015)», peut-on lire sur le communiqué de la CAF, puis faisant référence à la décision prise par la Confédération le 3 novembre de maintenir la compétition aux dates prévues, la CAF tranche. «Le comité exécutif confirme que la Coupe d'Afrique des Nations Orange 2015 n'aura pas lieu au Maroc». Si cette décision était redoutée mais tout à fait prévisible, celle de la disqualification de l'équipe nationale marocaine l'était un peu moins. Le communiqué de la CAF explique que suite au refus exprimé par le Maroc, le comité exécutif de la CAF a décidé que la sélection nationale du Maroc sera disqualifiée. Les sanctions de la CAF ne devraient pas s'arrêter là, puisque celle-ci promet d'appliquer «les dispositions règlementaires qui s'imposent, suite au non-respect par la Fédération royale marocaine de football des clauses règlementaires et contractuelles, dont celles stipulées dans l'accord cadre signé entre la CAF et la Fédération royale marocaine de football en avril 2014». Si les clauses dudit accord sont confidentielles, les spéculations au sujet des sanctions parlent de suspension de la participation de l'équipe nationale marocaine aux compétitions continentales pour une certaine durée mais aussi de sanctions financières. En plus de l'équipe nationale, plusieurs clubs nationaux risquent de faire les frais de la décision de la CAF. Le Raja de Casablanca, le Moghreb de Tétouan, le Kawkab de Marrakech et le Difaa Hassani Jadidi qualifiés pour les Coupes africaines 2014, pourraient, eux aussi, se voir privés de ces compétitions. En ce qui concerne le pays qui accueillera la CAN 2015, la CAF a confirmé avoir reçu lundi quelques candidatures d'associations nationales exprimant leur souhait d'organiser la 30ème édition de la compétition aux dates prévues. «Ces candidatures sont actuellement à l'étude, et le comité exécutif finalisera la sélection de l'association nationale retenue sous peu, et confirmera le lieu et la date du tirage au sort de la phase finale par la même occasion», souligne le communiqué de la confédération. Si aucune candidature n'a été officiellement confirmée, il est à noter que le président de la CAF, Issa Hayatou, a rencontré le ministre égyptien des sports Khalid Abdelaziz lundi soir. Selon des sources médiatiques, le ministre aurait proposé que l'Egypte accueille la compétition si aucune autre issue n'était trouvée avec le Maroc. Pays hôte : Les pistes de la CAF Les spéculations vont bon train quant au nom du pays qui va organiser la CAN 2015 à la place du Maroc. Il y a bien évidemment l'Egypte qui pourrait accueillir la Coupe mais les noms d'autres pays africains commencent à circuler ces dernières heures. Il s'agit notamment du Nigeria. En dépit de quelques problèmes sécuritaires liés aux menaces du groupe terroriste Boko Haram, ce pays compte des infrastructures qui pourraient bien lui permettre d'être prêt dans une courte durée pour abriter la CAN. D'ailleurs, le Nigeria vient juste d'inaugurer un nouveau stade de 30.000 places à Uyo. L'Angola peut aussi remplacer le Maroc. Ce pays avait déjà organisé la CAN en 2010. La CAF pourrait également opter pour une co-organisation comme c'était le cas en 2000 au Ghana et au Nigeria, et en 2012 avec le Gabon et la Guinée Equatoriale. Le Gabon et le Cameroun pourraient bien constituer un nouveau duo pour 2015. Maroc-CAF : Historique d'un bras de fer L'histoire tumultueuse du Maroc et de la Coupe d'Afrique des Nations (CAN) 2015 tient les Marocains en haleine depuis déjà plusieurs semaines. Quelques mois seulement avant les dates prévues pour la compétition, la joie d'accueillir pour la deuxième fois de son histoire la phase finale de la CAN a vite été estompée par la menace sanitaire que représente la propagation du virus Ebola. Le 10 octobre 2014, le Maroc présente officiellement une demande de report de la CAN à la Confédération africaine de football (CAF) par mesure de précaution face à l'ampleur de l'épidémie causée par le virus Ebola. La décision du Maroc est motivée par un rapport du ministère de la santé qui lui-même s'appuie sur les recommandations de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), conseillant d'éviter les rassemblements pouvant impliquer des citoyens de pays touchés par le virus. Alors que les médias rapportent un refus de la CAF de donner suite à cette demande, les autorités marocaines maintiennent leur position, défendue notamment par le ministre de la santé, El Houssaine Louardi qui affirme lors d'une conférence de presse que «Nous ne devons pas organiser cette Coupe. Il y va de la santé des Marocains». La réaction officielle des responsables de la CAF intervient le 3 novembre, suite à une visite officielle de son président Issa Hayatou au Maroc. Après avoir rencontré Faouzi Lekjaa, président de la Fédération royale marocaine de football (FRMF), Mohamed Ouzzine, ministre de la jeunesse et des sports, et même Abdelilah Benkirane, chef de gouvernement, Issa Hayatou annonce que la CAF refuse la demande de report du Maroc et maintient la CAN 2015 aux dates initialement prévues. La réponse des autorités marocaines ne se fait pas attendre, le 8 novembre, le ministère de la jeunesse et des sports réitère la demande du Maroc.