Le président américain a réaffirmé lundi sa volonté d'en finir avec le terrorisme, six mois après les attentats, tandis que la polémique sur l'éventualité d'un recours au nucléaire continue de susciter des réactions. «Nous sommes entrés dans la deuxième phase de la guerre contre le terrorisme : une campagne intensive pour interdire tout sanctuaire aux terroristes qui menaceraient nos citoyens de n'importe quel endroit du monde». C'est par ses propos que George W. Bush a tenu lundi à la Maison- Blanche, lors d'une cérémonie à la mémoire des victimes des attentats, à réaffirmer la poursuite de la stratégie américaine. «L'inaction n'est pas une option», a-t-il alors ajouté, précisant que les Etats-Unis attendaient «des gouvernements, partout dans le monde, qu'ils aident à faire disparaître les parasites terroristes qui menacent leur propre pays et la paix du monde». Insistant sur «une menace croissante», le discours de M. Bush est intervenu alors que les révélations sur le rapport «secret défense» continuent de susciter les interrogations des alliés, et les contre-attaques des pays visés. Ce document est en effet censé préparer des plans d'urgence en vue d'une éventuelle utilisation d'armes nucléaires contre l'Irak, la Corée du Nord, l'Iran, la Libye et la Syrie. Il cite également la Chine et la Russie, deux puissances nucléaires reconnues. Interrogé sur ce rapport lors de sa visite à Londres lundi, le vice-président américain Dick Cheney, a pour sa part tenté de rassurer ses alliés. «L'idée que j'ai vue dans la presse selon laquelle nous préparons des frappes nucléaires préalables contre sept pays me paraît un peu exagérée», a-t-il déclaré avant d'indiquer qu'il aurait « des discussions franches» avec ses prochains interlocuteurs - la Turquie, Israël et neuf pays arabes - à propos des armes de destruction massive que Baghdad possède et produit selon lui. Le président irakien Saddam Hussein a d'ailleurs répondu lundi que son pays n'avait «pas peur des menaces». En visite à Washington, le ministre russe des Affaires étrangères Igor Ivanov a également mis en garde les Etats-Unis contre «toute action militaire contre l'Irak», qui ne ferait selon lui qu'«aggraver la situation dans la région». Et ceci après avoir demandé des explications à ses hôtes concernant la présence de la Russie dans le rapport militaire. Si cette information se révèle fondée, «elle ne peut susciter que des regrets et de l'inquiétude (...) non seulement pour la Russie, mais pour toute la communauté internationale», a ainsi déclaré le chef de la diplomatie russe, appelant « une déclaration au plus haut niveau pour apporter des clarifications». Egalement citée, la Chine s'est pour sa part déclarée «choquée» par le projet américain, et a aussi exigé ce lundi des «explications». Sans se référer précisément à ce rapport, le président iranien Khatami a quant à lui dénoncé la politique des Etats-Unis à l'égard de l'Iran, après les propos de son prédécesseur, Rafsandjani, concernant la «menace sérieuse (que représentent les Etats-Unis) pour le monde». La France, enfin, a tenu à rappeler qu'elle restait fidèle à sa ligne de conduite, refusant que l'arme nucléaire soit considérée comme une arme de bataille employée dans une stratégie militaire. Reste que nucléaire ou pas, M. Bush a prévenu le lundi : « la bataille (actuellement menée dans l'Est) ne sera pas la dernière en Afghanistan, et il y aura d'autres batailles au-delà de cette nation»...