Pour la deuxième fois cette année, le président américain se rend en Europe à l'occasion du sommet de l'OTAN qui se déroule mercredi et jeudi. Pour M. Bush, il s'agira surtout de mettre tout le monde d'accord sur l'Irak. En voilà un visiteur qui va encore attirer les foules en grogne contre l'hégémonie américaine et l'éventualité d'une guerre en Irak. Pour sa seconde tournée de l'année, George W. Bush a cependant pris soin d'éviter les destinations fâcheuses, en particulier Berlin, préférant se rendre dans les pays d'Europe centrale et en Russie. L'objet principal de sa visite reste le sommet de l'Organisation du traité de l'Alliance Atlantique-nord, qui doit se dérouler ces mercredi et jeudi à Prague, en République tchèque. Là, les alliés ont plusieurs sujets à débattre, notamment l'adhésion de plusieurs pays de l'Est à l'OTAN, la guerre contre le terrorisme, et le projet d'attaque américaine contre Baghdad. La réunion de Prague doit tout d'abord consacrer le début des négociations d'adhésion de certains des neuf pays candidats. Tous font partie de l'Europe de l'est et du centre, autrement dit de l'ex-bloc soviétique. Parmi leurs priorités, les 19 pays-membres de l'OTAN doivent aussi réétudier leurs engagements dans la lutte contre le terrorisme depuis les derniers attentats survenus en Asie du sud-est et au Moyen-Orient. De nouveau menacés la semaine dernière par un enregistrement audio attribué à Oussama Ben Laden, l'Europe comme les Etats-Unis ont mis leurs services sécuritaires en état d'alerte. Et lancé de nombreux appels à la vigilance à leur population à l'approche des fêtes de fin d'année. Reste que la mission la plus délicate du président américain sera sans doute de chercher le soutien de ses alliés sur le dossier irakien. George Bush junior entend réaffirmer et justifier sa volonté de désarmer l'Irak, si besoin est par la force. « Je pense que nous allons pouvoir entendre de nos partenaires de l'OTAN ce qu'ils sont prêts à faire et ce qu'ils peuvent faire », a déclaré lundi Condoleezza Rice, la conseillère de la Maison blanche pour les affaires de sécurité. Selon elle, le président est en position de force depuis que le Conseil de sécurité de l'ONU a voté le 8 novembre la fameuse résolution portant sur l'inspection des sites «sensibles» irakiens. Ce pays est «l'exemple le plus important du type de menace à laquelle l'OTAN devra faire face à l'avenir et cela serait bizarre si ce n'était pas un thème de discussion lors du sommet, même si ce n'en est pas le motif», a ajouté Mme Rice, précisant qu'elle espérait «une déclaration» en bonne et due forme de l'Alliance, qui n'est cependant pas censée s'associer à une éventuelle campagne militaire aux côtés de Washington. Le président américain a, parallèlement à cette réunion, prévu de rencontrer le président tchèque, Vaclav Havel, le chef d'Etat turc, Ahmet Necdet Sezer et le dirigeant français Jacques Chirac. Il se rendra par la suite à Saint Petersbourg pour rencontrer le président russe et discuter... de l'Irak. Les observateurs ont également avancé que le chef de la Maison blanche allait aussi réaffirmer son soutien au Kremlin dans la lutte contre le terrorisme et la crise tchétchène. «Le terrorisme ne pourra jamais être une méthode légitime pour défendre une cause. Le président l'a déjà dit au président Poutine lors des évènements de Moscou», lors de la prise d'otage dans un théâtre par un commando tchétchène, avait estimé vendredi la conseillère du président. Lequel doit enfin se rendre en Lituanie puis en Roumanie. Un détour par l'Allemagne n'était par contre nullement dans le programme présidentiel. Les deux pays étant toujours brouillé depuis que le chancelier allemand a fait de l'opposition à une guerre contre l'Irak, son thème de campagne électorale en septembre dernier. Depuis qu'il a été réélu, Gerhard Schröder continue d'être boudé par Washington. Et de s'opposer à une telle attaque.