Les divergences entre le secrétaire général de la Ligue Arabe, Amr Moussa et le ministre marocain des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa, auxquelles le report du sommet arabe serait, entre autres, dû, traduisent plus des rivalités interpersonnelles que des oppositions en terme de points de vues concernant des questions qui engagent leurs pays respectifs. Pour la presse égyptienne, le report sine die du sommet arabe serait dû à des divergences ayant surgi entre plusieurs responsables arabes, quelques heures avant l'arrivée des chefs d'Etats et dirigeants à Tunis, où cette rencontre devait se dérouler. Parmi ces divergences, le quotidien égyptien «Al Ahram» cite, dans son édition d'hier dimanche, celle opposant le secrétaire général de la Ligue Arabe, Amr Moussa et le ministre marocain des Affaires étrangères, Mohamed Benaïssa. Objet du désaccord selon ce journal : la participation arabe au congrès de l'Organisation internationale de la Francophonie et d'autres questions relatives notamment aux réformes devant être introduites au sein de la Ligue arabe et le processus de paix au Proche-Orient. Bien que n'étant pas l'unique raison de ce report, ce dernier ayant été annoncé de façon unilatérale de la part de la Tunisie, les divergences entre les deux responsables gagneraient à être confirmées. Et pour cause, les relations entre M. Benaïssa et M. Moussa ont certes été marquées par des points de vues qui n'était pas tous, encore moins tout le temps, en parfait accord. Mais leurs rapports étaient marqués plus par des rivalités interpersonnelles que par des oppositions en termes de points de vues concernant des questions qui engagent leurs pays respectifs. Un constat qui ne devrait pas occulter la triste réalité du report d'un sommet dans lequel tous les espoirs étaient placés. A commencer par le projet de réforme d'une Ligue arabe qui se noie dans ses contradictions, sa propre inertie et son incapacité et faire porter la voix des peuples arabes, proie à toutes les humiliations. Ce report est un fait sans précédent dans les annales de la Ligue arabe, fondée le 22 mars 1945 à Alexandrie. Malgré les divergences souvent nombreuses entre ses membres, jamais auparavant un sommet n'avait été reporté après le début des réunions ministérielles préparatoires. Les raisons de ce report sont donc à chercher ailleurs que dans les versions simplistes fournies.