Des statistiques du ministère de l'Intérieur révèlent le bas niveau d'instruction des candidats et l'hégémonie quasi-absolue du sexe masculin. Des faits dévoilant l'abîme qui existe entre le discours et la pratique des partis politiques. La démocratie, ou elle est locale ou elle n'est pas. Car, il n'y a pas de démocratie par le haut, ni de gestion démocratique fermée sur elle-même et inscrite dans le cadre hermétique. Cet aspect local est seul à même de doter les slogans d'un contenu réel et de la substance dont a besoin toute gestion démocratique. Conçus sous cet aspect, les discours politiques renvoient à des situations qui doivent être vérifiées en fonction des pratiques palpables. Contrairement aux discours pompeux prononcés par bon nombre de partis concernant la modernisation et le développement des ressources humaines, le profil des candidats présentés aux élections du 12 septembre, démontre le bas niveau d'instruction des personnes qui convoitent la gestion des espaces communaux. En effet, moins de 20% des candidats disposent d'un niveau d'études supérieur. Sans préciser l'appartenance partisane de ces derniers, des statistiques du ministère de l'Intérieur révèlent que la moitié des candidats n'a pas dépassé le seuil de l'école primaire. 20% sont au niveau élémentaire. Sur le plan socio-professionnel, les salariés (ouvriers) figurent en tête de liste de l'ensemble des candidats avec un pourcentage de 22,61, suivis des agriculteurs (17,87 %), des artisans (11,67 %), et des commerçants (10,41 %). Les enseignants constituent, quant à eux, 8,23 %, alors que les fonctionnaires 6,82 %. Le taux des personnes inactives dépasse les 10% du nombre total des candidats. Les sans professions disposent de 3,58%, les retraités 2,92% et les étudiants 3,59%. Selon des universitaires, le mode de scrutin de liste a probablement joué dans la baisse du niveau d'instruction et l'importance numérique de certaines catégories socio-professionnelles. Car, plus le niveau d'instruction ou le statut social est important, plus on devient exigeant. Un fait qui incite bon nombre de candidats à se retirer de la compétition électorale, dès qu'ils estiment être mal placés au niveau des listes électorales. En revanche, dans les milieux pauvres, les gens ont tendance à vouloir se faire valoriser, même en sachant qu'ils n'ont, dans certains cas, aucune chance d'accéder aux sphères de la décision communale. Aussi, l'une des caractéristiques du profil des candidats a trait à leur jeunesse. 30% parmi eux ont moins de 35 ans, contre 13% seulement pour les personnes âgées de plus 54 ans. Autre fait non moins important : la représentativité de la femme, continue à poser problème au niveau des structures des partis, puisque 5% des candidats sont de sexe féminin. Selon plusieurs candidates et militantes, la mentalité régnante au sein des formations partisanes, demeure en grande partie discriminatoire vis-à-vis des femmes et ne reflète nullement le niveau de développement de la société. En dépit de leurs propos au sujet de l'épanouissement de la femme, de la justice sociale et de l'égalité des sexes, les structures partisanes restent allergiques à tout progrès dans ce domaine. Aucun parti politique n'a pu atteindre le seuil de représentativité de 20% annoncé dans le code d'honneur proclamé à cet effet.