La Sonasid enregistre une croissance de 23% de son chiffre d'affaires au terme de l'exercice 2003. Cela, dans une conjoncture internationale pas toujours favorable. Malgré une forte pression sur les matières premières, la Sonasid a dégagé un résultat positif en 2003. La Société nationale de sidérurgie a réalisé un chiffre d'affaires de 3,437 milliards de dirhams, soit un bond de 23,1%. Pour le président de la société, M. Abdelwahab Ben Sari, il s'agit de « bonnes performances». D'autant que l'environnement international n'a pas toujours été de tout repos en 2003.Ce qui n'a affecté ni les ventes de la Sonasid, en croissance de 12,9%, encore moins son résultat d'exploitation, passé de 622,6 millions de dirhams en 2002 à 803,3 millions en 2003, soit une progession de 29%. Quant au résultat financier, il est en hausse de 65%, à 46,6 millions de dirhams fin 2003. Pour M. Ben Sari, le bon comportement des principaux agrégats de la Sonasid s'explique par un ensemble de facteurs conjoncturels nationaux et internationaux. La production mondiale d'acier brut a certes progressé de 6,6% ; en chiffres absolus, elle est passée de 902,9 millions de tonnes en 2002 à 962,5 millions en 2003. Mais il faudra déduire de cet ensemble, la production chinoise, environ 23% du total. La forte demande chinoise, 40% du marché mondial du charbon, a provoqué une hausse record des prix des matières premières de toute la filière. Illustration de cette tendance, le prix de la ferraille, en hausse de 84%. La crise est accentuée par la compression de la production en Russie et en Ukraine et la reprise de la demande domestique. Au Maroc, cette tendance à l'international est atténuée par des facteurs endogènes comme le déficit structurel en logements (1 . 250 000 unités) et la croissance de la consommation de rond à béton et de fil machine. La Sonasid, qui est sur plusieurs projets, a dégagé une marge brute d'autofinancement de 773,8 millions de dhs, contre 580,9 en 2002, soit une augmentation de 33,2%. Le projet d'aciérie à Jorf Lasfar, d'un montant de 1 milliard de dirhams, démarrera en juin 2005. Les projections pour 2004 restent optimistes au niveau international (la production va dépasser 1 milliard de tonnes), avec un maintien de la demande chinoise à son niveau actuel. Le marché mondial de la sidérurgie sera soutenu d'autre part par les énormes besoins en produits sidérurgiques pour la reconstruction de l'Irak. Pour le marché national, les gisements de croissance résident surtout dans les perspectives encourageantes du secteur des BTP (évolution de 7,5% attendue en 2004), et la poursuite des projets d'infrastructures et des travaux publics (Stades, port Tanger Med, autoroutes, rocade méditerranéenne, infrastructures touristiques…etc D'autres indicateurs sont tout aussi encourageants pour le secteur: il s'agit de prévisions de croissance pour la consommation nationale de rond à béton et fil machine (8% en 2004) et du ciment (également 8%). Le programme de l'habitat social (100 000 logements par an), accompagné par une bonne politique de l'offre est considéré aussi comme un levier de croissance du marché national de la sidérurgie. Tout comme le soutien de la demande par la mise en place des dispositifs de financement. Entre autres, les fonds de garantie, les micro-crédits, les programmes d'épargne-logement. Bref, la Sonasid entame l'exercice 2004 sous de bons auspices. Reste toutefois à pondérer les risques liés à une ouverture rapide du marché marocain de la sidérurgie suite aux accords de libre-échange.