La situation économique du Maroc serait négative. C'est la perception d'une centaine de chefs d'entreprises relayée par la CGEM dans la troisième vague de son baromètre de conjoncture. D'un trimestre à un autre, les choses ne se redressent toujours pas. Le pessimisme envahit l'esprit des chefs d'entreprises qui, dans leur ensemble, jugent mauvaise la situation de leur secteur d'activités, soit un solde d'opinion négatif de 39% contre 13% à avoir témoigné de l'amélioration de leur activité par rapport aux trois premiers mois de l'année. Un optimisme qui, selon le baromètre, semble s'étendre au prochain trimestre. S'agissant de l'indicateur de l'entreprise, la situation actuelle est moins bien perçue. Ce barème perd donc 5 points par rapport au premier trimestre de l'année. Les soldes se déclinent comme suit : 45% des entreprises sondées attestent d'une dégradation de leur trésorerie. 40 % témoignent d'une rentabilité affectée tandis que 39% affirment avoir réalisé des chiffres d'affaires en baisse. Les perspectives convergent dans la même lignée puisque la perception quant à l'évolution de la situation de l'entreprise restera négative pour le prochain trimestre. Se référant aux résultats du baromètre de la CGEM, «3⁄4 des dirigeants jugent que la situation de leur entreprise restera inchangée durant les 3 prochains mois, et ce quel que soit l'indicateur pris en considération». Les facteurs qui semblent menacer la vie des entreprises se résument pour leur part dans les créances impayées. Un souci évoqué par 17% des dirigeants interviewés tandis que 11% parlent de crise économique et de fiscalité. D'autres enjeux préoccupent les chefs d'entreprises, la CGEM énumère : la concurrence déloyale ( 16%) , l'accès au financement (14%), l'environnement réglementaire (12%) et le climat social (12 %). En termes d'emploi, 13% des entreprises interviewées ont augmenté leurs effectifs au deuxième trimestre de l'année au moment où 18% pensent qu'ils baisseront durant le prochain trimestre. Par secteur, le BTP semble être la branche à avoir opéré le plus de changements en termes d'effectifs de salariés durant le trimestre sujet à l'étude. Le deuxième trimestre 2014 a été marqué, par ailleurs, par un recul de l'investissement. Cet indicateur a perdu 4 points par rapport aux trois premiers mois de l'année. Ainsi, 76% des interviewés déclarent n'avoir pas investi au deuxième trimestre. «Avec un taux dépassant les 40%, les entreprises ayant le plus investi sont celles de nationalité étrangère, ainsi que celles des régions de l'Oriental et de Taza-Al Hoceima», relève-t-on du baromètre. De même, le climat des affaires semble être toujours affecté . Trois facteurs y affèrent. Citons dans ce sens l'accès au financement, la fiscalité et le système judiciaire. Les trois indicateurs ont récolté respectivement des soldes négatifs de l'ordre de 54, 52 et 49% au deuxième trimestre. Les 600 dirigeants d'entreprises constituant l'échantillonnage de ce baromètre ont été appelés à analyser les actions du gouvernement au titre du deuxième trimestre. A cet effet, les interviewés ont indiqué que deux mesures enregistrent davantage l'adhésion des dirigeants. Il s'agit, en effet, de la réforme du système des agréments et la loi de Finances, soit 20 points gagnés conjointement comparativement avec le premier trimestre de l'année en cours. Les priorités des chefs d'entreprises en termes d'action gouvernementale sont limitées à la fiscalité, l'éducation, la justice et la santé. En revanche, les mesures économiques proposées par le gouvernement connaissent une adhésion modérée de la part des dirigeants.