Matériaux nobles, grandes hauteurs, parquets, cheminées, marbres, piscines, jardins privatifs… les promoteurs immobiliers innovent d'année en année pour séduire une clientèle locale et internationale attirée par le haut de gamme. Durant les six premiers mois de l'année en cours, le marché du luxe a connu une évolution en dents de scie selon les quartiers à Casablanca qui verra naître très prochainement de magnifiques projets à la Marina. Pour les autres villes, la demande ne s'est pas faite rare malgré une légère hausse des prix. «Le marché de l'immobilier du luxe a connu une évolution et une démocratisation durant le premier semestre de l'année 2014. Cela est dû au fait que l'offre répond actuellement à la demande du marché sans grand impact de la crise économique», précise Alexandre Allanic, responsable communication du portail immobilier Mubawab Maroc. Durant ces six derniers mois, le segment a connu une hausse du prix du mètre carré national de 3,17%. La ville de Casablanca a joué un rôle important dans cette évolution avec une hausse de 5,21% du prix moyen et principalement dans les quartiers d'Ain Diab (13,67%), Racine (6,48%), Triangle d'Or (5,69%) et Racine Extension (3,59%) contre une baisse de 3,34% sur Gauthier, selon la même source. Cette évolution a fait passer le mètre carré de la ville économique à 17.910 dirhams. A Marrakech, le prix du mètre carré pour le haut standing est de 17.088 dirhams, alors qu'à Rabat il a baissé à 17.442 dirhams, soit une baisse d'environ 7%. «Le projet Marina de Casablanca sera un bon investissement et fera sans aucun doute monter les prix quand on voit que le prix de vente à la Marina d'Agadir est de 28.819 dirhams /m2 et que ce dernier a connu une augmentation de 5% durant le premier semestre», indique M. Allanic. La nouvelle zone urbaine luxueuse de Casablanca est Bouskoura et Dar Bouazza. Certains agents immobiliers pensent, qu'avec la livraison de ces nouveaux projets, il y aura certainement un impact sur le prix du m2 du haut standing au cœur de la métropole. D'autres ont constaté que le cours du m2 continue à grimper malgré cette nouvelle tendance des ménages casablancais aisés à la recherche d'espaces verts et fuyant pollutions et embouteillages. «Au cœur de la métropole, le prix du m2 n'a pas baissé mais a évolué de 5,21% malgré l'apparition de cette nouvelle zone urbaine luxueuse. Une partie des Casablancais préfère investir au niveau de la métropole pour une simple question de proximité et éviter les aléas de la circulation. L'apparition de ces projets ne fait qu'enrichir et diversifier l'offre du haut standing du Grand Casablanca», remarque M. Allanic. Pour dynamiser le secteur de l'immobilier, une révision de la fiscalité sera hautement bénéfique pour tous les segments. D'ailleurs, il y a quelques mois, le Centre marocain de conjoncture (CMC) s'est intéressé à la fiscalité de ce secteur qu'il trouve «assez complexe» tant il est difficile d'en saisir tous les soubassements. Et ce à cause de l'abondance des taxes, des taux, des régimes, des dérogations et des redressements … Pour cela, le CMC pense que la fiscalité immobilière doit être «repensée». En fait, au cours de ces dix dernières années, la fiscalité s'est substituée progressivement à l'ensemble des systèmes d'aide au logement, qui a été en vigueur au cours des phases précédentes avec la bonification des taux d'intérêts bancaires ou sur l'aide directe ou encore sur la mobilisation du foncier public, et ce surtout pour le logement social. Toutefois, pour le reste du secteur, la fiscalité pèse lourdement sur le prix final du logement. La charge fiscale représente près de 32% contre 10 à 21% dans les pays à économie similaire, souligne le Centre. La dynamisation du marché de l'immobilier de luxe passe donc par une offre de qualité commercialisée dans un cadre favorable à la fois pour le promoteur immobilier et le client.