L'Istiqlal et l'USFP menacent donc de boycotter les prochaines élections. Tout d'abord, il est aujourd'hui difficile de vérifier à quel point les deux partis sont sérieux dans cette menace sachant qu'on parle de l'Istiqlal version Chabat et non pas celle de Allal El Fassi, alors que l'USFP est commandé de son côté par un Driss Lachgar et non plus par Abderrahim Bouabid. Cela dit, le timing de la sortie médiatique tonitruante de l'Istiqlal et de l'USFP n'est pas anodin. Il intervient quelque temps après l'annonce par le chef de gouvernement du calendrier électoral et une réponse au Parlement du ministre de l'intérieur sur les préparatifs. Il faut dire aussi que les deux dernières formations politiques d'une Koutla revenue d'entre les morts, annoncent leur menace alors que la scène politique est marquée par un bras de fer, un tête-à-tête entre le PJD (majorité) et le PAM (opposition). La menace d'un boycott est probablement une manière de dire pour Chabat et Lachgar qu'ils sont là aussi. La menace comporterait aussi un message qui n'est pas destiné au PJD ou au PAM et encore moins au gouvernement. Enfin, il existe une similitude entre la sortie de l'USFP et de l'Istiqlal, et une ancienne sortie d'un Driss Lachgar alors simple membre du bureau politique du parti de la rose appelant à une alliance avec le PJD. Un appel vite enterré sans nul doute parce que Lachgar était trop pris par ses nouvelles fonctions ministérielles de l'époque.