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Du populisme à géométrie variable
Publié dans Le Soir Echos le 28 - 02 - 2013


Driss Lachgar, tout à sa volonté d'innover et surtout d'échapper au cliché fait de lui d'un populiste de « gauche », n'entend pas donner des armes à ses adversaires. Notamment à son challenger Ahmed Zaïdi qui rue de plus en plus dans les brancards. Il a décidé de prendre son bâton de pèlerin, pour « visiter » les centrales syndicales de l'UMT, de l'UGTM et de la FDT... Mais cette initiative, tout aussi originale soit-elle, qui lui donnera -t-elle l'occasion de rencontrer ? Dimension triangulaire Outre le leader de l'UMT, Moukharik, outre aussi Laazouzi de la FDT, qu'a-t-il rencontré ? Hamid Chabat, secrétaire général de l'UGTM, la force de frappe syndicale, celle-là même qui , brandie il y a quelques mois contre Abdelouahed El Fassi, n'en a fait qu'une petite bouchée pour élire le maire de Fès à la tête de l'Istiqlal et faire de lui sa figure de proue. Driss Lachgar , en étant élu à la tête de l'USFP, n'a pas seulement surpris; mais il a confirmé une tendance : la montée en puissance , toutes tendances confondues du populisme marocaine à géométrie variable. Il a rempli la dernière case du populisme à trois variantes : la première incarnée par Abdelilah Benkirane, leader du PJD qui , la bonhomie et la fanfaronnade aidant, a cru occuper l'échiquier à lui seul après la victoire de son parti aux législatives de novembre 2011. La seconde par Hamid Chabat, dont on aime à dire que du cycliste de Fès il est devenu le « Chabat m'a tuer du clan des Fassi » ; enfin celle de Driss Lachgar, qui se fait le parangon du populisme de « gauche», que Lénine en son temps aurait aisément coiffé au poteau... Cette dimension triangulaire du populisme marocain est aujourd'hui non seulement une donne politique, un élément déterminant de la politique, mais une réalité sociologique, un fait de société même. Elle autorise toutes les interrogations pour ne pas dire les inquiétudes. Le premier secrétaire de l'USFP déciderait-il donc de rencontrer les leaders syndicaux des trois centrales syndicales, dont l'un est aussi le leader du deuxième parti au pouvoir, adversaire patenté et proclamé de la coalition gouvernementale ? Rien n'est plus troublant ? En face, Abdelilah Benkirane devrait plutôt, normalement, en prendre ombrage. Parce que la force syndicale est à la politique ce que le bras armé est à toute stratégie politique. Aux yeux de Driss Lachgar, comme aussi à ceux de Hamid Chabat et, accessoirement, à ceux de Laazouzi, la politique du gouvernement, menée par le PJD, a failli, a plus que échoué. Le mécontentement social grandit dans les couches moyennes et défavorisées, enfin au niveau de tous ceux qui ont voté pour lui et qui l'ont porté en novembre 2011 au pinacle. La force syndicale, dans sa complexité, représente aussi le poids de la revendication , numérique s'entend, mais socio-politique aussi. Toute la vertueuse force, toute l'arrogance d'un Chabat monté sur ses ergots, n'auraient pu exister sans l'appui de ses troupes syndicales qui sont au parti de l'Istiqlal ce que les janissaires furent en leur temps aux empereurs ottomans, un fer de lance ! Le mécontentement social, véritable miroir d'une gronde des populations contre la cherté de la vie, les prix qui flambent, la surfiscalité, une certaine dévoyance et la paupérisation devenue une quasi fatalité, serait-elle l'arme de guerre des adversaires du PJD au pouvoir, du gouvernement qui en émane ? Rapprochement ou coordination Driss Lachgar a beau rassurer, il ne peut pas ne pas inquiéter ! Sa tactique de rapprochement, habillée en coordination , avec les syndicats, notamment avec l'UGTM, n'a aucune raison d'être aujourd'hui ! Tant il est vrai que la seule instance qui a fédéré par le passé Istiqlal et USFP aura été la Koutla, morte de l'opportunisme ses membres, enterrée par de nouvelles alliances. Sauf à se voiler la face, à prendre les gens pour des novices et des naïfs, la « coordination syndicale » qui conduit Driss Lachgar à pêcher dans les eaux de l'Istiqlal en prenant soin – manière de légitimer son geste – d'associer le principal syndicat de l'UMT, ne peut être perçue par les esprits lucides que comme une perche tendue dans le camp de la coalition, destinée à semer le trouble qu'à élaborer une conduite politique cohérente. C'est la tentation d'échafauder un front d'opposition non officiel, en sourdine , un pôle populiste d'une autre trempe, avec la même intention et la même assurance de séduire les couches populaires. La question fondamentale est de savoir dans quelles conditions Hamid Chabat, en tant que secrétaire général du parti de l'Istiqlal, membre influent de la coalition gouvernementale, se laisserait-il séduire par la « coordination » que Driss Lachgar appelle de ses vœux ? L'ironie du sort veut que le gouvernement qui comprend plusieurs ministres de l'Istiqlal entend promouvoir aussi une politique sociale aussi audacieuse et novatrice que ce que croit proposer Driss Lachgar ! Enfin, comment concilier des stratégies de droite, comme les défend l'Istiqlal, avec des dogmes de gauche que ce dernier est censé incarner...La morale est qu'il n'y a plus de gauche ou de droite, mais simplement un échiquier brouillé, une instrumentalisation pour ne pas dire une « trahison de la classe ouvrière » au nom de l'opportunisme...C'est comme dirait Mohamed M'Jid, la « défense du maroquin et non du marocain » ! Jamais, en effet, nous n'aurions imaginé une collusion aussi anachronique, entre un parti de « gauche » qui a été battu pour son abandon des valeurs de gauche, avec un parti de droite qui surenchérit en matière de populisme rampant avec le parti islamique au pouvoir ! Jamais, contradiction « principale » n'eut pu voir le jour, si la politique n'était aussi dévoyée, tombée si bas dans sa finalité !

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