L'Association marocaine d'aide aux enfants en situation précaire (Amesip) organise l'opération collecte de fonds: «pièces jaunes» jusqu'au 27 juin 2014. Elle prépare également le festival international du cirque Caracena, prévu du 21 au 31 août 2014. ALM a fait un tour à Salé, notamment à l'école nationale du cirque, créée par l'association pour voir de près le travail accompli.
Une école de cirque au milieu des quartiers chauds
Le soleil semble plus proche ici qu'ailleurs. Sur la falaise de Salé, non loin des quartiers chauds de la ville, se dresse le chapiteau de l'école nationale du cirque «Shemsy» (Mon soleil). Un espace fruit du travail de l'Association marocaine d'aide aux enfants en situation précaire. Il y a trois siècles, au beau milieu de ce fort, campaient des soldats, des «gnaouas» embrigadés par le Sultan Moulay Ismaïl pour défendre la ville des corsaires. Aujourd'hui, une trentaine d'élèves venus des quatre coins du Maroc s'entrainent ici sous l'œil d'un moniteur, 8 heures quotidiennement. Ils sont accrochés au ciel par des tissus, des sangles, des barres fixes, ou surélevés par des canes… Leurs corps, tantôt renversés, tantôt pliés, se contorsionnent dans des figures de haute voltige. Ce sont, pourquoi pas, les futures funambules, équilibristes, acrobates, trapézistes, jongleurs, contorsionnistes… «Au sein de cette école, la formation demande beaucoup d'endurance et de passion», déclare Mustapha alias « Souinga » qui finira bientôt son cursus de cinq ans. «Ici, je m'épanouis. J'apprends chaque jour une nouvelle chose. Je partage ma passion et en plus, je gagne ma vie ». En effet, les étudiants bénéficient de bourses, ils animent des ateliers les mercredi et samedi au profit des particuliers ou « des enfants en situation difficile» de l'Association marocaine d'aide aux enfants en situation précaire (Amesip) à l'origine du projet en 1999.
Le rêve au bout du ciel
Fier d'appartenir à cette école, Mustapha a laissé tomber son métier de responsable en informatique pour réaliser son rêve. Cette école lui offrait des débouchées. C'est ce qu'assure Touria Jaidi Bouabid, présidente de l'Amesip. En effet, plusieurs lauréats ont été recrutés à l'étranger notamment en France et «bénéficient de salaires internationaux». Un étudiant s'est même vu proposer un contrat de travail en Turquie, après juste trois mois d'études. D'autres ont formé leur propre compagnie…
Shemsy : quand un centre social devient une école nationale
L'école nationale du cirque de Salé était initialement conçue comme « un atelier de cirque social, pour venir en aide aux enfants en situation difficile ». C'est l'Association marocaine d'aide aux enfants en situation précaire (Amesip) qui a été à l'origine du projet en 1999. Très vite, le programme dépasse les espérances au vu de l'excellent niveau des bénéficiaires. En 2009, le centre devient une école nationale aux diplômes reconnus par l'Etat et au niveau international. Depuis, l'école accueille, chaque année 15 jeunes de moins de 25 ans, rigoureusement sélectionnés parmi des centaines de candidats. Une fierté pour ses actuels étudiants qui insistent sur le fait qu'ils ont suivi cette formation par choix et rejettent « la fausse image » que certains médias étrangers ont dressée de leur école, «comme étant un centre pour enfant de la rue » (voir vidéo)
Diners spectacles et opérations de collectes
Une autre source de fierté pour les étudiants où ils dévoilent leurs talents à public (à 90% étranger), ce sont les dîners spectacles. Ils sont organisés depuis 2013 en collaboration avec l'Ecole des Arts Culinaires, un autre projet pilote de l'AMESIP, créé il y a une année en faveur des jeunes des quartiers difficiles. L'organisation de ces diners spectacles vient de prendre le 8 mai. D'autres opérations de collecte de fonds sont organisées en ce moment au profit des jeunes des différents centres de l'AMESIP à Salé, Casablanca et à Rabat. Il s'agit de l'opération de collecte «les pièces jaunes» qui se tient du 5 au 27 juin dans divers établissements publics et privés.