Le ministre de la Communication, Nabil Benabdallah, devait être, l'invité des membres de la commission des Affaires étrangères et de la Défense nationale, à la Chambre des représentants. But de la rencontre: discuter de la couverture des médias publics du drame d'Al Hoceïma. La commission des Affaires étrangères et de la Défense nationale, à la Chambre des représentants, devait se réunir hier soir, pour discuter de la couverture médiatique du séisme d'Al Hoceïma. Le ministre de la Communication, Nabil Benabdallah, aura à expliquer aux députés pourquoi les deux chaînes nationales, RTM et 2M, ont failli à leur devoir d'information. Le président de la commission des Affaires étrangères et de la Défense nationale, le PND Abderrahmane Mettioui, a précisé que la convocation du ministre de la Communication a été effectuée sur demande du groupe du PJD et des députés du FFD. Contacté par Aujourd'hui Le Maroc, le président du groupe du PJD, Abdellah Baha, a estimé que "la couverture médiatique du séisme d'Al Hoceïma, par les médias publics, mérite deux remarques importantes surtout lors des premiers jours du drame". Il cite premièrement, "le retard flagrant dans la diffusion des images des conséquences du séisme". Et pour cause, les premières images ont été diffusées en début d'après-midi, alors que la terre avait tremblé presque douze heures auparavant. "J'estime que ce retard est anormal", lance Abdellah Baha. Et d'ajouter que même ces images, diffusées tardivement, "n'ont reflété ni l'impact du séisme sur les populations, ni son envergure réelle". Deuxième reproche fait par les députés aux médias publics concernant le séisme d'Al Hoceïma: la qualité de la couverture médiatique. Et c'est sans doute le reproche le plus important. En effet, les correspondants des deux chaînes dépêchés sur le terrain avec des équipes de cameramen, "n'ont pas reflété la réalité des souffrances des habitants". Les députés estiment que les secours ont tardé à être distribués aux sinistrés, pourtant, les deux chaînes publiques ont bombardé les téléspectateurs d'images et d'interviews en total déphasage avec la réalité sur le terrain. Toujours selon les élus, cette défaillance médiatique, qui ressemble affreusement à de la désinformation, a attisé la colère des habitants d'Al Hoceima et des localités avoisinantes. Ils estiment que ces sinistrés avaient l'impression d'avoir été délaissés par les autorités publiques, avec la bénédiction et la complicité des médias nationaux. D'où la ruée vers les chaînes étrangères, essentiellement espagnoles. Bref, c'est à cela que Nabil Benabdallah devait réagir hier et donner des éclaircissements. "Notre but n'est pas de condamner le gouvernement, mais de détecter d'éventuelles erreurs pour éviter de les commettre par la suite", conclut Abdellah Baha.