Légère décélération de la croissance économique au premier trimestre de l'année. La progression sur laquelle tablaient économistes et analystes pour les trois premiers mois de 2014 n'a pas été atteinte. Ainsi contre une croissance de 4,5% observée un trimestre plus tôt, l'économie nationale n'a enregistré qu'une performance d'environ 2,5%. Ce ralentissement est justifié par la mauvaise contribution du secteur primaire à la croissance globale. «La valeur ajoutée agricole aurait affiché une baisse de 3,4% au premier trimestre 2014, suite au retour des conditions climatiques sèches, notamment au début de la campagne», indique le Haut-Commissariat au Plan (HCP) dans son point de conjoncture au titre du premier trimestre de l'année. Les trois premiers mois de l'année ont été marqués par un déficit pluviométrique atteignant les 28% par rapport à la même période de l'année précédente. «Cette situation a impacté les travaux d'ensemencement des cultures précoces, notamment les céréales, dont la superficie emblavée n'aurait pas dépassé 4,78 millions hectares, à la mi-février 2014, en baisse de 20,2%, en variation annuelle», précise le HCP. En contrepartie les activités non-agricoles ont repris modérément passant ainsi de 2,2% au quatrième trimestre 2013 à 3,5% au titre des trois premiers mois de l'année en cours. Dans son point de conjoncture, le département d'Ahmed Lahlimi explique que la légère reprise d'activités non-agricoles est tirée par l'amélioration de la demande extérieure adressée au Maroc. Cette dernière aurait, en effet, connu une orientation favorable durant le premier trimestre. La progression est évaluée à 4,6% contre 3,1% relevée une année auparavant. Le rythme modéré de la croissance économique devrait, selon le Haut-Commissariat au Plan, s'étendre au deuxième trimestre 2014 qui connaîtra éventuellement un retrait des activités agricoles. Et pour cause : «la réduction des superficies semées continuerait de pénaliser les performances de la production végétale, et ce en dépit de l'atténuation progressive des effets du déficit pluviométrique du début de l'année», relève-t-on du HCP. Ainsi, la tendance baissière se situerait à -3,9% en variation annuelle. Compte tenu de cette composante et de l'amélioration de 3,4% de l'activité non-agricole, la croissance économique se situerait au deuxième trimestre de l'année à 2,3% contre 2,5% observé à fin mars. Pour ce deuxième trimestre, la demande mondiale adressée au Maroc devrait atteindre une progression de 5,3% par rapport à la même période de l'année précédente. En termes d'activités hors agriculture, le secteur énergétique se développerait favorablement. Le redressement serait également au rendez-vous pour la production électrique qui, selon le Haut-Commissariat au Plan, «continuerait de soutenir le raffermissement de la valeur ajoutée énergétique au rythme de 3,8%». La consommation finale continuerait, pour sa part, d'accomplir sa contribution dans la croissance globale. Cette participation interviendrait dans un contexte marqué par la baisse des revenus ruraux et la modération des prix à la consommation estimé à 0,4%. En revanche, l'investissement en travaux publics se situerait en deçà du rythme du secteur industriel qui pour le deuxième trimestre de l'année emprunterait une cadence modérée et régulière.