Le parti socialiste (PS) du président François Hollande a enregistré un sévère revers en perdant plusieurs villes importantes au profit de la droite lors du deuxième tour des élections municipales qui a eu lieu dimanche en France au moment où le Parti de l'extrême droite, le Front National (FN) a confirmé sa percée en réussissant à décrocher 9 villes. Selon les premières estimations à la fermeture des bureaux de vote, les listes de droite ont obtenu 49 pc des voix au second tour des élections municipales, alors que la gauche recueille 42 pc des voix contre 9 pc pour le FN. Plusieurs bastions de la gauche ont ainsi basculé à droite dont Pau, Angers ou Quimper même si le PS a réussi à garder la ville de Paris avec l'élection d'Anne Hildago qui devient la première femme à diriger la capitale française. Après l'annonce de ces premiers résultats, la porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem a évoqué "des résultats mauvais pour la gauche, décevants". "Nous entendons, nous entendrons le message des électeurs", a-t-elle déclaré sur la chaîne TF1, alors que l'ancienne candidate à la présidentielle de 2007 la socialiste Ségolène Royal a vu dans ces résultats "un avertissement très sévère". Pour sa part, le président de l'Union pour un mouvement populaire (UMP), Jen François Copé s'est félicité des résultats obtenus par la droite, soulignent qu'avec ces scores, l'UMP est "le premier parti de France". Par ailleurs, le FN a confirmé son ancrage en prenant le contrôle de neuf villes dont deux moyennes, Béziers et Fréjus. Commentant ces résultats, le vice-président du FN, Florian Philippot a affirmé que son parti "réussit le meilleur score de toute son histoire à une élection locale". Ce scrutin a été, d'autre part, marqué par un taux d'abstention record se situant, selon les estimations, autour de 38,5 pc contre 34,8 pc au deuxième tour des élections municipales de 2008. Face à cette défaite du PS, le débat a été relancé sur la nécessité d'un remaniement ministériel qui pourrait être annoncé dès la semaine prochaine par le président François Hollande. Selon plusieurs observateurs, le président français, qui voulait au début attendre les élections européennes de mai prochain avant de procéder à ce remaniement, devrait accélérer le calendrier et l'annoncer dans les tous prochains jours. A cet égard, plusieurs scénarios sont envisageables dont le recours à un gouvernement resserré en vue de répondre aux critiques sur l'incohérence gouvernementale avec une équipe composée de 37 membres. L'autre scénario qui semble être soutenu par 69 pc des Français, et même par les ténors socialistes, est celui du changement de l'actuel locataire de Matignon, Jean-Marc Ayrault. Selon un sondage publié cette semaine, le souhait de changement de chef de gouvernement est même majoritaire parmi les sympathisants de gauche avec un pourcentage de 51 pc. Parmi les personnalités de gauche préférées par les Français pour accéder à ce poste figurent notamment l'actuel ministre de l'Intérieur, Manuel Valls et Martine Aubry, réélue largement au poste de maire de Lille.